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Jean-Luc Mélenchon : le Parti socialiste "ne se rend pas compte de l’état de la gauche"

Le candidat du Front de gauche (FG), Jean-Luc Mélenchon, mène sa campagne dans toute la France. A Bordeaux, jeudi 1er décembre, il a concentré son discours autour d’un double credo : en finir avec l’austérité et s’affranchir du Traité de Lisbonne.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Jean-Luc Mélenchon à talence (1er décembre 2012) (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

Le candidat du Front de gauche (FG), Jean-Luc Mélenchon, mène sa campagne dans toute la France. A Bordeaux, jeudi 1er décembre, il a concentré son discours autour d'un double credo : en finir avec l'austérité et s'affranchir du Traité de Lisbonne.

Le ton diffère. La gestuelle aussi, mais qu'il harangue les foules ou cause plus intimement aux militants, Jean-Luc Mélenchon demeure inflexible.

En déplacement à Bordeaux jeudi, aux côtés de Pierre Laurent, premier secrétaire du Parti communiste et de Clémentine Autain, le candidat du Front de gauche n'en démord pas, l'austérité ne peut qu'enfoncer le pays dans la crise.

"Sous la houlette de Hollande, le centre de gravité s'est déplacé vers le centre"

Sur les récentes positions du PS, et l'attitude de son candidat, Jean-Luc Mélenchon est sévère : "la façon dont François Hollande est entré en campagne a créé une confusion extraordinaire", souligne-t-il. "Au lieu de constituer un pôle de stabilité à gauche, il a au contraire créé un grand désordre".

"Deux événements sont à l'origine du trouble, selon M. Mélenchon : l'accord PS-EELV et l'ouverture à François Bayrou.

Personne n'a jamais fait ça au PS, assure l'eurodéputé. "Sous la houlette de Hollande, le centre de gravité s'est déplacé vers le centre, pas vers la gauche". Et de poursuivre : le parti socialiste "ne se rend pas compte de l'état de gauche".

Constat partagé par Pierre Laurent qui juge "consternant" le geste envers Bayrou alors que ce dernier demande une "inflexion dans le sens de la rigueur". Reste que "la situation est très ouverte", estime M. Laurent. "Plus le débat sur la crise va s'aiguiser, plus le Front de gauche va apparaître comme la façon de dire non".

La campagne va se nouer "sur des débats fondamentaux autour de la crise", poursuit-il. "Est-on pour une relance sociale, ou pas ? Est-on pour une refondation de l'Europe, ou pas ?"

Sortir du Traité de Lisbonne

Plusieurs points opposent Jean-Luc Mélenchon à ses anciens camarades socialistes. A commencer par leur attitude ambigüe à l'égard de l'Europe : "Ils ne peuvent pas faire l'économie du bilan du traité de Lisbonne", commence M. Mélenchon. "Mais les avez-vous entendus en faire l'inventaire ?"

Lui l'assure, "il faut sortir s'affranchir du traité de Lisbonne" sinon, les solutions apportées seront comme "un cataplasme sur une jambe de bois".

"La vieille Europe pensait avoir réglé la question de la démocratie", explique par ailleurs ce féru d'histoire. Pourtant "en quelques mois, on a l'impression que la roue de l'histoire s'est mis à tourner dans l'autre sens". Un sens qui ne lui convient pas assurément où "la dérive autoritaire des processus européens" conduit à sanctionner "les gouvernements pas les critères fixés par les libéraux".

En ligne de mire de l'ancien sénateur, la succession des mesures de rigueur et autres plans d'austérité : "Ce n'est pas possible de corriger les déséquilibres sans d'abord faire respirer le pays ". En attendant, Jean-Luc Mélenchon relaye avec force le discours du Front de gauche : "Un discours qui porte une espérance, un progrès social".

Place aux peuples

Autre personnalité participant au périple bordelais, Clémentine Autain, mais un même discours.

Comme ses deux compagnons de route, l'ex-conseillère de Paris est convaincue "qu'il faut permettre à la démocratie de s'exercer', "redonner la place au peuple pour qu'il pèse sur les décisionsé.

"Il n'y a pas de transformation durable de la société sans la participation de tous", martèle celle qui entend "lutter contre la précarité qui touche particulièrement les jeunes et les femmes".

"Le CDI (contrat à durée indéteminée, ndlr) doit redevenir la norme absolue du droit du travail", plaide très concrètement la jeune femme.

Jean-Luc Mélenchon n'aurait pas dit mieux. Il peut souffler un instant, avant de reparti, sans défaillir, porter haut et fort couleurs de "La France, la belle, la rebelle".

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