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François Hollande se rend à Londres pour tenter d'asseoir une image internationale

Pour son premier déplacement international depuis le discours du Bourget le 22 janvier, François Hollande se rend mercredi 29 février à Londres afin de relancer une campagne internationale hésitante.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François Hollande, à sa descente de l'avion, à Toulon le 24 janvier (FRED DUFOUR / AFP)

Pour son premier déplacement international depuis le discours du Bourget le 22 janvier, François Hollande se rend mercredi 29 février à Londres afin de relancer une campagne internationale hésitante.

"L'intuition de François Hollande, c'est que la campagne se joue en France, auprès des Français." Voilà comment Pierre Moscovici, son directeur de campagne, tentait, le 22 février dans le Parisien, de désamorcer les doutes naissants sur la campagne internationale de François Hollande. Et ce, quelques jours avant son premier déplacement post-Bourget à l'étranger.

Pour ses premiers pas officiels hors de l'Hexagone en 2012, François Hollande se rend ce mercredi 29 février à Londres, deux semaines après avoir brossé la City dans le sens du poil. Et passablement énervé sa gauche.

Dans la capitale britannique, l'ancien premier secrétaire du PS ne prendra pas la pose devant les photographes en compagnie de David Cameron. Souhaitant "bonne chance" à Nicolas Sarkozy, le premier ministre anglais a déclaré le 17 février : "J'admire le courage et le leadership du président Sarkozy. Je pense qu'il a fait énormément de choses pour son pays".

Palais de l'Elysée, le 17 févier 2012

C'est donc aux côtés des travaillistes que Hollande va s'afficher. Une rencontre, puis un déjeuner, sont ainsi prévus au Parlement anglais avec Ed Miliband, chef de l'opposition à la coalition gouvernementale de Cameron.

Stature internationale

"Il s'intéresse de près aux questions internationales", expliquait Laurent Fabius au JDD du 26 février en réponse à la question de savoir si François Hollande manquait de stature internationale. Une stature primordiale à camper pour qui veut entrer à l'Elysée et ainsi faire de la politique étrangère de la France son "domaine réservé". Et l'ancien premier ministre d'ajouter : "Pour cette campagne, il se concentre sur ses déplacements en France et quelques uns en Europe".

Le revirement stratégique est radical. Et pragmatique. En novembre 2011, après avoir remporté la primaire socialiste, le staff de François Hollande rêvait de lui faire rencontrer les grands de la planète. "Il a voulu montrer que symboliquement, c'est lui qui gérait la dimension internationale", révélait, le 16 novembre 2011 au JDD.fr, Claude Bartolone.

Après avoir envisagé de se rendre au Brésil et en Afrique, annulé un déplacement aux Etats-Unis en décembre dernier, puis un autre en Allemagne, faute de pouvoir rencontrer Angela Merkel, François Hollande a délégué ces grands déplacements internationaux à ses lieutenants.

Aubry, Fabius et Moscovici en émissaires

Ses lieutenants sont ainsi devenus ses émissaires. Avec plus ou moins de succès. Envoyé au Proche-Orient, Laurent Fabius a ensuite visité la Chine. Un voyage écourté.

"J'y ai fait escale avant le Japon. Contraste saisissant", concédait-il au JDD. "A Tokyo, j'ai rencontré le Premier ministre, le vice-premier ministre, les ministres les plus importants (…) En Chine, service minimum de mes hôtes. J'ai eu le temps de rencontrer le «directeur-ministre des affaires étrangères du Parti communiste»".

Martine Aubry, "d'une présence et d'une loyauté irréprochable" dixit Hollande selon Libération, est, elle, chargée de représenter le candidat socialiste au Maghreb. A son programme, des déplacements au Maroc, en Algérie puis en Tunisie.

Un mois de mars consacré à l'international pour ces ténors du PS, puisque Pierre Moscovici devrait de son côté faire un détour par les Etats-Unis où il devrait rencontrer Hillary Clinton et Joe Biden. Mais pas Barack Obama.

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