Replay Emmanuel Macron dans le "13 heures" de TF1 : revivez l'interview en intégralité

Article rédigé par Benoît Zagdoun, Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour

Cheminots, étudiants, fonctionnaires, retraités... Alors que les mouvements de contestation se multiplient, le chef de l'Etat est monté au front, jeudi, en accordant une heure d'interview à la télévision, à l'heure du déjeuner. 

Ce qu'il faut savoir

Une heure pour convaincre et répondre aux mécontentements qui s'expriment à travers le pays. A une heure inhabituelle – 13 heures – et dans un format inédit – le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut sur TF1, délocalisé dans une école rurale de l'Orne –, Emmanuel Macron a tenté d'expliquer sa politique, jeudi 12 avril, alors que les mouvements de contestation se multiplient dans le pays. Réforme de la SNCF, suppression de la taxe d'habitation, limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, colère des retraités, frappes internationales en Syrie... Le chef de l'Etat a abordé de nombreux sujets d'actualité. Une interview à revoir en intégralité.

Des décisions "en temps voulu" sur la Syrie. L'entretien a débuté sur la question de la Syrie. "Nous avons la preuve" que le régime de Bachar Al-Assad a utilisé des armes chimiques, a affirmé Emmanuel Macron, promettant que Paris prendrait des décisions "en temps voulu", au moment "le plus utile et efficace".

Pas de privatisation de la SNCF. Interrogé au sujet de la réforme de la SNCF, le chef de l'Etat a promis d'"aller jusqu'au bout", en dépit de la contestation des cheminots. Le président a en outre "garanti absolument" que la SNCF resterait une entreprise publique. "Ce sera dans la loi : 100% de capitaux d'Etat", a-t-il assuré.

Les retraités, "pas des portefeuilles". "Je n'ai jamais pris un retraité pour un portefeuille", a également lancé Emmanuel Macron, interrogé sur la colère des seniors sur l'augmentation de leurs cotisations sociales.

La taxe d'habitation supprimée pour tous les Français. Au cours de son entretien, le président de la République est revenu sur la question des impôts, et de la suppression de la taxe d'habitation. C'est "l'impôt le plus injuste qui soit", a pointé le chef de l'Etat, affirmant que "l'objectif" était que "la totalité" des Français en soient exonérés. "J'avais dit 80%, je souhaite que cela puisse être la totalité, parce que si un impôt n'est pas bon pour 80% des Français, il n'est pas bon pour tous", a-t-il justifié. 

80 km/h sur les routes secondaires : un bilan au bout de deux ans. Interrogé sur la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, le chef de l'Etat a assumé ce choix impopulaire. Mais "si ça ne marche pas, on ne continuera pas" au bout des deux années d'expérimentation, a-t-il promis. 

L'intéressement exonéré de charges dans les entreprises de moins de 250 salariés. A partir du 1er janvier 2019, les primes d'intéressement seront exonérées de cotisations sociales dans les entreprises de moins de 250 salariés, a notamment annoncé Emmanuel Macron, affirmant que cette suppression du "forfait social" pourrait concerner plus de 10 millions de salariés.

Un village d'un peu plus de 1 000 habitants. Pour cet entretien télévisé, le président de la République ne souhaitait pour cadre ni les ors de l'Elysée, ni les studios de TF1. C'est Berd'huis, une petite commune de l'Orne d'un peu plus de 1 000 habitants, qui a été choisie. L'interview s'est déroulée depuis une école inaugurée en 2015, et "aménagée en studio le temps du '13 heures'", selon un élu local. 

Casser l'image de "président des villes". En s'exprimant dans le journal de Jean-Pierre Pernaut – regardé en semaine par plus de 5 millions de Français –, Emmanuel Macron entendait reconquérir le cœur des retraités et des habitants des zones rurales. "Jean-Pierre Pernaut est l'incarnation d'un journalisme de proximité qui cible un public âgé, provincial, conservateur et inactif", souligne le communicant Philippe Moreau-Chevrolet. Une manière de casser l'image de "président des villes" que ses opposants tentent de lui coller depuis le début de son quinquennat. 

Une popularité en recul chez les classes moyennes et populaires. Selon un récent sondage de l'institut Elabe, la cote de confiance d'Emmanuel Macron recule à la fois dans les classes populaires, où elle n'est plus que de 27%, et dans les classes moyennes (-6 points, à 41%), alors que, parallèlement, elle progresse chez les cadres, à 65%.

Une seconde interview dimanche soir. Après cet entretien qui a fait la part belle aux sujets de proximité, Emmanuel Macron renouvellera l'exercice dimanche soir, avec un entretien commun à RMC-BFMTV et Mediapart, deux médias très éloignés en termes de ligne éditoriale et de publics. Une expression en deux temps qui doit permettre de toucher des publics différents, selon le porte-parole du gouvernement.