Sujets abordés, mise en scène... Comment va se dérouler l'interview d'Emmanuel Macron au "13 heures" de TF1 ?
Le chef de l'Etat se livre, jeudi, à un exercice inhabituel, en se rendant dans un village de l'Orne pour répondre aux questions de Jean-Pierre Pernaut.
Un cadre inhabituel, pour un exercice inhabituel. Emmanuel Macron accordera une longue interview à Jean-Pierre Pernaut, dans une édition spéciale du "13 heures" de TF1, jeudi 12 avril. Il s'agit du premier entretien d'une séquence médiatique courte, mais dense : dimanche 15 avril, le chef de l'Etat sera aussi interviewé en direct sur BFMTV, RMC et Mediapart.
Où l'entretien sera-t-il tourné ?
Ni Elysée, ni studio de télévision. L'interview présidentielle sera délocalisée à Berd'huis, commune d'environ 1 100 habitants, dans l'Orne. Un village qui semble épargné par la plupart des difficultés du monde rural, selon ses habitants, interrogés par l'AFP. "Vous vous rendez compte, pour une commune comme la nôtre, trois médecins, un dentiste, des infirmiers. On a un club de foot avec 200 licenciés", détaille une habitante.
Emmanuel Macron répondra aux questions de Jean-Pierre Pernaut depuis une école inaugurée en 2015, "aménagée en studio le temps du '13 heures'", précise à franceinfo un élu local. L'émission commencera dans la cour, ou sous le préau s'il pleut. Jean-Pierre Pernaut sera au milieu des enfants puisque ce sera l'heure de la récréation.
Il rejoindra ensuite Emmanuel Macron dans une classe de CE2. Le président ne sera pas derrière un pupitre mais installé sur l'un des deux fauteuils transparents placés au milieu de la salle. Il n'y aura aucune table entre lui et Jean-Pierre Pernault. Le reste a été laissé tel quel : les bureaux, les livres, les inscriptions de la maîtresse au tableau.
Cette classe de CE2, à l'instar d'ailleurs de toute l'école, est très moderne. Selon TF1, c'est Jean-Pierre Pernaut qui a proposé ce dispositif. "Il voulait le faire dans une école connectée, parce qu'il estime que tout démarre de l'école", explique Thierry Thuillier, directeur de l'information de la chaîne, à franceinfo.
Pourquoi ce choix ?
Alors que l'image de "président des riches" et "des villes" lui colle à la peau, Emmanuel Macron va tenter de s'adresser à des électorats à reconquérir, à commencer par les retraités et les habitants des zones rurales. Et pour cela, le journal de 13 heures de TF1 semble tout indiqué. "Jean-Pierre Pernaut est l'incarnation d'un journalisme de proximité qui cible un public âgé, provincial, conservateur et inactif", souligne le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet. Avec lui, "Emmanuel Macron veut parler à la 'vraie' France, et sortir de son image de 'président des riches' jeune, glamour et parisien".
"Que ce soient les retraités ou les gens qui habitent en province, il a des choses à se faire pardonner, à expliquer", analyse Arnaud Mercier, professeur à l’Institut français de presse, pour franceinfo. Surtout, le JT de 13 heures de TF1 est suivi par 5,3 millions de téléspectateurs en moyenne, chaque jour de la semaine. "C'est aussi le choix de la puissance, c'est le journal télévisé numéro un des Français", vante Thierry Thuillier.
Comment l'émission va-t-elle se dérouler ?
L'interview aura lieu dans le cadre d’une édition spéciale du "13 heures", retransmise aussi en direct sur LCI, la chaîne d'information en continu de TF1. Pendant une heure, Jean-Pierre Pernaut interrogera Emmmanuel Macron sur l'actualité. Mais l'interview sera entrecoupée de reportages pour garder l'esprit du "13 heures". La hausse de la CSG, la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, les fermetures de classes et l'économie seront notamment abordées. Des témoignages de Français, notamment ceux de soignants travaillant dans des hôpitaux, ont également été recueillis. Emmanuel Macron pourra les commenter.
De quoi Emmanuel Macron va-t-il parler ?
Le chef de l'Etat "répondra à toutes les questions", assure l'Elysée. Et celles-ci ne manquent pas : grève à la SNCF, possibles frappes militaires en Syrie, évacuation de Notre-Dame-des-Landes, universités bloquées, pouvoir d'achat ou encore limitation de vitesse à 80 km/h.
L'Elysée tient à préciser que ce n'est pas cette actualité chargée qui a poussé le président à sortir de son silence télévisé, mais "l'échéance de la première année" de son quinquennat. Emmanuel Macron évoquera ces premiers mois et verra défiler des photos sur un grand écran, représentant les temps forts depuis son élection.
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