Des propos rapportés d'Emmanuel Macron sur les "smicards" font polémique, l'Elysée dément

Le journal "La Marseillaise" a relayé dans son édition de samedi une citation prêtée au chef de l'Etat. La présidence a réagi et fait savoir qu'il n'avait pas prononcé ces mots.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La une de l'édition du samedi 24 février du journal "La Marseillaise" (LA MARSEILLAISE)

Emmanuel Macron a-t-il vraiment dit "les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine" ? L'Elysée a démenti fermement, samedi 24 février, des propos rapportés du chef de l'Etat, tenus devant un syndicat agricole pour qui "le président ne s'est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même". La polémique a été suscitée par le journal La Marseillaise, qui a relayé en une de son édition de samedi cette citation prêtée au chef de l'Etat lors d'une rencontre avec le syndicat Modef, le 14 février, à l'Elysée.

L'entourage d'Emmanuel Macron concède que "le sujet de la part de l'alimentation dans le budget des ménages" ait pu être évoqué, mais réfute absolument ces mots. "Publier entre guillemets des propos rapportés sans vérification est par ailleurs curieux déontologiquement", ajoute l'Elysée.

L'opposition dénonce un "mépris de classe"

Interrogée par l'AFP, Lucie Illy, vice-présidente du Modef et présente à cette réunion, a affirmé que "le président ne s'est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même". Cette arboricultrice bio dans les Hautes-Alpes a notamment interpellé le président de la République sur les "marges abusives que l'on constate parfois sur le bio, et la difficulté pour des personnes qui touchent le smic de se fournir en produits bio".

"Il m'a dit d'abord qu'il n'y avait pas de marges abusives en bio. Puis il a dit que 'bien se nourrir est un choix de vie. Alors qu'on a 70 chaînes gratuites en France', on peut se passer d'un abonnement télé pour se payer des pommes bio", a-t-elle relaté. Se disant "un peu choquée", Lucie Illy a fait valoir que "quand on travaille et qu'on gagne le smic, c'est dur de s'entendre dire de choisir entre bien manger et les loisirs".

Face à ces propos, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a immédiatement dénoncé "le mépris de classe jusqu'au bout de la part de celui qui, de toute sa vie, n'aura jamais eu d'arbitrage à faire entre manger mieux et avoir accès à la culture". Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, a également épinglé un "mépris de classe permanent" du président.

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