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Emmanuel Macron favorable à des dérogations aux 35 heures pour "toutes les entreprises"

Dans une interview réalisée avant sa nomination, le nouveau ministre de l'Economie s'est déclaré favorable à cette possibilité au cas par cas, lorsque la direction s'accorde avec les organisations syndicales.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, sort du palais de l'Elysée (Paris) après le premier Conseil des ministres du gouvernement Valls 2, mercredi 27 août 2014. (FRED DUFOUR / AFP)

Voilà qui va donner du grain à moudre à ceux qui jugent Emmanuel Macron trop à droite. Le nouveau ministre de l'Economie s'est déclaré, dans une interview accordée au Point (article réservé aux abonnés) la veille de sa nomination et publiée jeudi 28 août, favorable au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, en cas d'accords avec les organisations syndicales. Aurait-il tenu ce langage une fois en poste à Bercy ? Toujours est-il que ces propos vont sans doute alimenter les commentaires de ses détracteurs, mais en réjouir d'autres. 

"Nous pourrions autoriser, les entreprises et les branches, dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération. C'est déjà possible pour les entreprises en difficulté. Pourquoi ne pas étendre à toutes les entreprises, à condition qu'il y ait un accord majoritaire avec les salariés ?", déclare Macron à l'hebdomadaire.

Selon le nouveau ministre de l'Economie, une telle mesure permettrait de "sortir de ce piège où l'accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas". L'idée lui semble cependant "difficile à expliquer et à porter, spécialement quand on est de gauche". "Là où être socialiste consistait à étendre les droits formels des travailleurs, la réalité nous invite à réfléchir aux droits réels de tous, y compris et surtout de ceux qui n'ont pas d'emplois", a ajouté Emmanuel Macron.

Les impôts "ont trop augmenté"

Interrogé sur la maîtrise des dépenses publiques pour rééquilibrer le budget, il la juge "indispensable", car "on maîtrise les dépenses, mais beaucoup moins les recettes et la croissance économique", à moins de jouer sur une fiscalité "qui a trop augmenté", dit-il encore. "Au moment où la zone euro était en danger extrême, il fallait augmenter les impôts. Simplement, cela a été fait alors que nos prédécesseurs avaient eux-mêmes décidé plus de 30 milliards d'euros de hausses d'impôts en fin de mandat. Au total, entre 2010 et 2013, les impôts ont augmenté de plus de 60 milliards d'euros. L'exécutif n'avait pas beaucoup d'options en 2012, mais c'était trop", concède-t-il.

Le ministre de l'Economie estime qu'il "n'est pas nécessaire d'aller plus loin qu'une baisse de 50 milliards en trois ans, parce que cela poserait un problème d'exécution et alimenterait le risque déflationniste".

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