La CFDT, la CFE-CGC et la CFTC sont restées invisibles mardiau cours des manifestations contre le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi,aux quatre coins du pays. Et pour cause. Ces quatre centrales syndicales sontles seules à avoir signé, le 11 janvier dernier, le fameux texte, en compagnie duMEDEF, le syndicat patronal.Selon la CGT et FO, les deux organisations hostiles à l'accord,et qui ne l'ont donc pas signé, le texte, et plus particulièrement son voletflexibilité (voir encadré), ne peut qu'instaurer une plus grande précarité chez les salariés. 200.000 personnes, selon les syndicats, ont participé à cette journée de mobilisation en manifestant dans les rues de plusieurs villes du pays.175 manifestations en FranceDerrière la banderole "Non à la régression sociale",entre 2.300 personnes selon la police, et 7.000 selon les syndicats, ont défiléà Lyon, convergeant vers la place Bellecour.A Toulouse, ils étaient entre 1.800 et 5.000, dans un cortègeréunissant salariés, syndicalistes, mais aussi militants de la gauche de lagauche, du Front de Gauche au Nouveau Parti anticapitaliste.A Marseille, le vent et la pluie balayant la ville n'ont pas empêché le cortège de se déployer en ville.Hautement symbolique également, la participation de quelque200 ouvriers de Michelin à Clermont-Ferrand.A Nantes, les syndicalistes de FO et de la CGT ont également défilé ensemble, sans aucune arrière-pensée selon leurs représentants.Quelque 175 manifestations étaient prévues un peu partout dans lepays. Selon un communiqué de la CGT, elles ont réuni "plus de 200.000 salariés actifs, retraités et privés d'emploi " .A Paris, CGT et FO côte-à-côteLa manifestation parisienne, forte de plusieurs milliers de participants (30.000 selon les organisateurs, 9.000 selon la police), s'est élancée vers 14 heures dela place du Châtelet, direction l'Assemblée nationale."Dès lors que nous considérons que l'enjeu estbeaucoup plus important que toutes les différences qu'on peut avoir sur uncertain nombre de sujets, il était nécessaire d'unir nos forces" (BernardThibault)En tête de cortège, côte-à-côte, Bernard Thibault etJean-Claude Mailly. Les deux leaders de la CGT et de FO ont pour une fois misde côté leurs divergences pour faire cause commune. Une première. Les deux hommes dénoncent en choeur un accord qui reprend les exigences du MEDEF.Ils ontégalement fait une place derrière la banderole de tête au cégétiste Jean-PierreMercier, figure de la contestation chez PSA Peugeot Citroën.Côté politique, Jean-Luc Mélenchon et ses amis du Front de Gauche s'étaient donné rendez-vous à un point fixe du cortège.Au point fixe du Front de Gauche, en attendant le cortège des syndicats mobilisés contre l'accord #MadeInMedef pic.twitter.com/t0sA9tjDGX— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 5, 2013Présents également, des représentants de l'aile gauche du Parti socialiste, comme Marie-Noëlle Lienemann, la sénatrice de Paris qui parle d'"un accord en absolu déséquilibre en faveur du patronat" , ou encore le député de la 6e circonscription de l'Essonne Jérôme Guedj.Des perturbations limitéesAu-delà des manifestations, l'appel à la grève lancé dansles transports, notamment, semble ne pas avoir été très suivi.La SNCF annonce un trafic normal, sauf sur la ligne du RER D en banlieueparisienne, où seuls deux trains sur trois en moyenne circulent, et sur laligne Paris-Nice.Aucune perturbation signalée en revanche à la RATP, dans lestransports en commun parisiens.Enfin, du côté d'Air France, peu de perturbations également,la compagnie avait annoncé mardi matin que "l'ensemble des vols"serait assuré., malgré quelques retards sur des vols intérieurs.Pour les syndicats, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi sera présenté mercredi en Conseil des ministres.> A lire : une partie de la gauche inflexible sur l'accord