Bataille rangée aujourd'hui au Sénat sur le vote des étrangers
Ce n'est pas tous les jours que le Premier ministre en personne vient défendre le point de vue du gouvernement. François Fillon ne sera d'ailleurs pas seul à partir de 15 heures dans l'hémicycle du Sénat. Le garde des Sceaux Michel Mercier et le ministre de l'Intérieur Claude Guéant devraient lui prêter main forte. Ce dernier a estimé hier que la proposition socialiste comportait le risque de "tensions supplémentaires "entre Français et immigrés.
En face, la gauche sénatoriale unie, représentée par son nouveau président PS Jean-Pierre Bel, qui, à défaut d'obtenir l'adoption de sa proposition de loi, espère ouvrir ce débat hautement symbolique. Question de "dignité", "question de justice", affirme le chef de file des sénateurs PS François Rebsamen.
"Il n'y a ni précipitation, ni jeu tactique, c'est une vraie conviction qui nous anime" (F. Rebsamen)
Que dit exactement cette proposition de loi déjà adoptée par l'Assemblée en 2000, puis restée sans suite ? Le texte stipule que les étrangers, résidents depuis plus de cinq ans sur le territoire national, obtiennent le droit de vote et d'éligibilité aux municipales, mais ne peuvent exercer les fonctions de maire ou adjoint au maire, ni participer aux sénatoriales.
Ce texte n'a aucune chance d'aboutir sous cette législature, puisque l'Assemblée nationale qui a le dernier mot, est acquise à la majorité. Nicolas Sarkozy, d'abord favorable à ce droit de vote, a récemment changé d'avis, et reproché à la gauche de jouer la carte du communautarisme.
Le FN enfin devrait s'inviter dans le débat. Farouchement hostile à ce texte, il appelle à une manifestation devant le Sénat à partir de 12h30. La Ligue des droits de l'Homme, la candidate EE-LV Eva Joly, et des responsables PS et Front de gauche comptent contre-manifester non loin de là, place Claudel, à partir de 13h. Selon un sondage BVA, publié lundi dans le Parisien-Aujourd'hui en France, une majorité de 61% de Français se dit favorable au vote des étrangers.
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