Cet article date de plus de douze ans.

Aillagon, Hirsch, Amara, Begag… Ces ralliés de dernière minute à François Hollande

Plus le jour J approche, plus les sondages donnent François Hollande vainqueur de l’élection présidentielle et plus les mouvements d’adhésion en faveur du candidat socialiste se multiplient. Tour d’horizon de ces ralliements de dernière heure.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6 min
Fadela Amara et Martin Hirsch, sur les bancs du gouvernement à l'Assemblée en 2009. (BERTRAND GUAY / AFP)

Plus le jour J approche, plus les sondages donnent François Hollande vainqueur de l'élection présidentielle et plus les mouvements d'adhésion en faveur du candidat socialiste se multiplient. Tour d'horizon de ces ralliements de dernière heure.

Les sondages, aussi critiqués soient-ils, donnent des indications et font pencher certains indécis. Ainsi, d'anciens ministres d'ouverture sarkozystes ou d'anciens membres de gouvernements de Jacques Chirac ont ces dernières heures pris fait et cause pour François Hollande. Des adhésions au candidat socialiste qui n'ont pas fait que des heureux à l'UMP, à quelques encablures du verdict final.

"Des gens qui doivent tant à Nicolas Sarkozy ! Ils n'étaient pas de sa famille politique, il leur a proposé de venir participer à un gouvernement qui allait bien au-delà de notre seule famille politique, que ce soit Fadela Amara ou même Hirsch. Résultat des courses, c'est une grande déception, en tout cas pour ce qui concerne Fadela Amara, que je connais bien, que j'ai énormément soutenue dans l'action qu'elle a menée au gouvernement", a déclaré M. Copé à l'issue du bureau politique de l'UMP, mercredi 18 avril.

Jean-Jacques Aillagon

L'annonce de son ralliement
Le 8 mars 2012, Jean-Jacques Aillagon annonçait dans une tribune au quotidien Libération qu'il ne soutiendrait pas Nicolas Sarkozy mais François Hollande. "Le 22 avril, je voterai pour François Hollande", écrit celui qui se dit "convaincu que la France a besoin de profonds changements pour être en mesure de mieux aborder un avenir que la conjoncture et l'évolution du monde rendent plus difficile et incertain".

Son passé
En officialisant son choix, Jean-Jacques Aillagon a consenti "rompre avec ce qui fut (mon) camp". Ancien ministre de la culture de Jacques Chirac de 2002 à 2004, cet ancien président du Centre Georges-Pompidou avait été nommé, par Nicolas Sarkozy, à la présidence du Château de Versailles. Avant d'en être évincé en n'étant pas reconduit, toujours par Nicolas Sarkozy, en 2011. "Cela n'appelle plus de ma part aucun commentaire et ne saurait justifier aucune acrimonie", se justifiait-il dans sa tribune.

Martin Hirsch

L'annonce de son ralliement
"J'ai l'intention de voter pour François Hollande, qui a bien voulu me demander régulièrement mon avis depuis un an sur les questions de jeunesse, de pauvreté, de lutte contre les conflits d'intérêts, de régulation des hauts revenus et sur une croissance accélérée du service civique, autant de sujets-clés à mes yeux." C'est par cette phrase, prononcé dans une interview au Monde du 16 avril 2012, que Martin Hirsch a officialisé son positionnement pour l'élection présidentielle de 2012. Opportuniste ? Il affirme le contraire. "Je n'attends strictement aucune récompense de mon choix, explique-t-il.

Son passé
Ancien président d'Emmaüs France de 2002 à 2007, Martin Hirsch s'était lancé en politique en devenant, en 1997, directeur de cabinet de Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat socialiste à la santé et à l'action sociale. Il fut ensuite conseiller de Martine Aubry, chargé de la santé, lorsque l'actuelle première secrétaire du Parti socialiste était au ministère de l'emploi. En 2007, après l'élection de Nicolas Sarkozy, M. Hirsch entre au gouvernement, au titre de l'ouverture, en tant que Haut-commissaire aux solidarités actives et sera à l'origine du RSA. Il devient, en janvier 2009, Haut-commissaire à la jeunesse, avant de quitter le gouvernement en mars 2010, dans la foulée des élections régionales perdues par la droite.

Fadela Amara

L'annonce de son ralliement
C'est une nouvelle fois Libération qui publie ce nouveau ralliement à François Hollande. Le 17 avril, à cinq jours seulement du premier tour de l'élection présidentielle, Fadela Amara annonce au quotidien : "Je vais voter François Hollande". Elle estime que le candidat socialiste à l'Elysée, qu'elle considère comme "un ami", est "le plus intelligent à gauche". "Dans ses meetings ou réunions, dans sa manière de toucher les gens, on retrouve quelque chose qui est de l'ordre d'une humanité portée, affichée et assumée", estime-t-elle encore.

Son passé
Après avoir passé "23 ans au Parti socialiste" et avoir fondé et présidé Ni pute ni soumise, Fadela Amara a surpris en 2007 en ralliant Nicolas Sarkozy. Une adhésion au candidat UMP récompensée par un secrétariat d'Etat à la politique de la Ville où elle restera de juin 2007 au 13 novembre 2010, remplacée par Maurice Leroy.

Corinne Lepage

L'annonce de son ralliement
Encore candidate en recherche des 500 parrainages d'élus, Corinne Lepage avait annoncé la couleur : contrairement à Christine Boutin, en cas d'échec de sa candidature, elle ne rallierait pas Nicolas Sarkozy. N'ayant pas pu se présenter sur la ligne de départ de la course à l'Elysée, Corinne Lepage a ainsi fait son choix. "Je suis tout à fait cohérente avec ce que j'ai toujours dit, à savoir que je ne veux pas la réélection de Nicolas Sarkozy. Il est important qu'il y ait un pôle réaliste, au-delà de la gauche, qui vienne soutenir François Hollande", a-t-elle déclaré à l'AFP le 17 avril 2012.

Son passé
Fondatrice et présidente de sa formation politique Cap21 depuis 1996, Corinne Lepage a été ministre de Jacques Chirac sous le gouvernement Juppé, détentrice du maroquin de l'environnement. Après s'être rapprochée du centre et plus précisément de François Bayrou, de 2007 à 2010, elle a pris ses distances jusqu'à rallier François Hollande à cinq jours du premier tour.

Azouz Begag

L'annonce de son ralliement
Après avoir voté pour François Hollande aux deux tours de la primaire socialiste, Azouz Begag a confirmé ce choix pour le premier tour de l'élection présidentielle. "C'est un programme déjà d'être antisarkozyste puisque si on défait tout ce que Nicolas Sarkozy a fait et bien on arrive à formaliser un programme politique", a-t-il déclaré, le 18 avril sur France Inter en arguant sa décision en faveur de "l'anti bling-bling".

Son passé
Très critique à l'égard de Nicolas Sarkozy dès 2007, Azouz Begag n'était pas pour autant destiné à voter en faveur de François Hollande. Ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances du gouvernement de Dominique de Villepin entre 2005 et 2007, il avait rallié avec force conviction François Bayrou pour sa campagne présidentielle de 2007.

Brigitte Girardin

L'annonce de son ralliement
Le 17 avril, Brigitte Girardin annonce, via un communiqué envoyé à l'AFP, qu'elle votera pour le candidat socialiste pour "mettre fin à une politique qui, pendant cinq ans, a affaibli notre pays". "Mon vote personnel se portera sur François Hollande dès le premier tour, sans qu'il s'agisse d'un quelconque ralliement au candidat socialiste", écrit-elle.

Son passé
Chiraquienne, Brigitte Girardin a fait campagne pour Dominique de Villepin en tant que secrétaire générale de République solidaire. Auparavant, elle avait été, entre autres, conseillère technique de Dominique Perben, alors ministre des départements et territoires d'outre-mer ou conseillère pour l'outre-mer à l'Elysée de 2000 à 2002. Une fidélité à Jacques Chirac récompensée par un poste de ministre de l'Outre-mer de 2002 à 2005 puis minitre déléguée à la coopération de 2005 à 2007.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.