Affaire des écoutes : quatre ans de prison dont deux ferme requis contre Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l'ancien magistrat Gilbert Azibert
L'ancien président de la République, son avocat Thierry Herzog et l'ancien magistrat Gilbert Azibert comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour "corruption" et "trafic d'influence".
Dans l'affaire des "écoutes", le procureur du Parquet national financier a requis, mardi 8 décembre, quatre ans de prison dont deux ferme à l'encontre de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Les mêmes peines ont été requises à l'encontre de l'avocat Thierry Herzog et de l'ancien magistrat Gilbert Azibert. Concernant Thierry Herzog, le parquet a également requis cinq ans d'interdiction professionnelle.
Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l'ancien magistrat Gilbert Azibert comparaissent pour "corruption" et "trafic d'influence", des délits passibles de 10 ans de prison. Thierry Herzog et Gilbert Azibert sont également jugés pour "violation du secret professionnel".
Un "pacte de corruption" selon le procureur
L'ancien locataire de l'Elysée est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir, début 2014, par l'entremise de son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l'affaire Bettencourt, en échange d'un coup de pouce pour un poste à Monaco.
"Ces faits ne seraient pas arrivés sans une double transgression", a dénoncé le procureur financier Jean-Luc Blachon. Celle des règles de déontologie d’un avocat et d’un magistrat, celle aussi d’un ancien président de la république qui n’a pas gardé présent la grandeur, la responsabilité et les devoirs de la charge qui fut la sienne".
Pour le procureur, qui parle d'un "pacte de corruption", peu importe que Gilbert Azibert n’ait pas obtenu le poste à Monaco, peu importe que Nicolas Sarkozy se soit repenti et ait renoncé à donner ce coup de pouce : la seule promesse clairement formulée suffit, rappelle le parquet, à caractériser la corruption et le trafic d’influence.
L'avocate de Nicolas Sarkozy dénonce un "parquet muet"
Une vision du dossier évidemment bien différente de celle proposée lundi par Nicolas Sarkozy, qui a dénoncé "une infamie" dont il veut être lavé. "Je n’ai jamais, jamais commis le moindre acte de corruption", a martelé l’ancien président de la République.
"Ces réquisitions sont en décalage total avec la réalité de cette audience", a réagi l'avocate de l'ancien président, Me Jacqueline Lafont. C'est la première fois depuis le début du procès dans cette affaire des "écoutes" qu'elle prend la parole. "J'ai surtout entendu trois semaines d'audience et un parquet muet, un parquet inexistant, un parquet qui ne réagissait jamais, un parquet qui était mis chaque jour un peu plus face aux failles, à l'inexistence, à la vacuité de son accusation", a estimé l'avocate.
Les plaidoiries de la défense auront lieu mercredi 9 et jeudi 10 décembre, avant que le tribunal ne mette en délibéré sa décision.
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