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Affaire Karachi : Takieddine contre-attaque

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, dépose une requête pour que les juges d'instruction soient dessaisis de l'enquête. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Ziad Takieddine à la sortie de son audition par le juge Renaud Van Ruymbeke le 14 septembre 2011 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, a déposé une requête en justice afin que les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke soient dessaisis de l'enquête, a-t-on appris vendredi 24 février de sources concordantes.

Déposée jeudi, la requête "en suspicion légitime" doit être examinée par la chambre criminelle de la Cour de cassation qui a compétence, selon le Code pénal, pour dessaisir une juridiction et renvoyer l'affaire à une autre. En attendant sa décision, l'instruction n'est cependant pas suspendue. "La justice est en dysfonctionnement total", explique Ziad Takieddine à l'AFP. Selon lui, les juges "instrumentalisent l'affaire Karachi pour s'en servir contre le pouvoir".

Des questions "posées de manière tendancieuse"

L'homme d'affaires dénonce notamment ses conditions d'audition par les juges. "J'ai été interrogé 70 heures alors que Dominique de Villepin", qu'il accuse d'avoir joué un rôle majeur dans l'attribution de commissions entre 1996 et 1997, "a été interrogé une heure et demie". En outre, "les questions sont posées de manière tendancieuse contre moi".

Ziad Takieddine a par ailleurs annoncé qu'il déposerait, lundi, une demande d'annulation d'une ordonnance prise par Renaud Van Ruymbeke et visant à rejeter les demandes d'audition de Dominique de Villepin, Alain Juppé et Charles Millon (ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac).

"Dialogue de sourds"

"La justice ne veut pas accepter mes demandes répétées d'auditions des protagonistes", s'indigne Ziad Takieddine, qui défend la thèse d'une poursuite des versements d'argent occultes, dans le cadre de contrats d'armement, après 1996. Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée en 1996, a toujours soutenu que les commissions s'étaient arrêtées à cette date.

Ziad Takieddine a également précisé avoir envoyé deux courriers aux juges pour dénoncer "un dialogue de sourds" avec eux. "Si je suis de nouveau convoqué pour une audition, j'irai mais ne m'exprimerai plus."

Les magistrats, qui enquêtent sur un éventuel financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 via des rétrocommissions, ont ordonné en septembre 2011 la saisie pénale de biens de Ziad Takieddine, dont un yacht. L'homme d'affaires a été mis en examen pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" dans cette affaire et placé sous contrôle judiciaire.

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