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Les aveux de Cahuzac, "une triste tentative de reprendre la main"

Francetv info a interrogé Louis-Marie Horeau, rédacteur en chef du "Canard enchaîné", qui a révélé que l'ancien ministre du Budget s'apprêtait à reconnaître l'existence d'un compte à l'étranger. 

Article rédigé par franceinfo
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Louis-Marie Horeau, rédacteur en chef du Canard enchaîné, le 11 mai 2007 lors d'une conférence de presse à Paris.  (OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP)
Jérôme Cahuzac a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, mardi 2 avril. Au même moment, l'ancien ministre du Budget, entendu par les juges d'instruction à sa demande, a reconnu sur son blog l'existence d'un compte à l'étranger depuis une vingtaine d'années, crédité de 600 000 euros.
 
Quelques heures auparavant, Le Canard enchaîné avait annoncé sur Twitter que Jérôme Cahuzac s'apprêtait à "passer aux aveux" devant les juges, annonçant des révélations dans un article à paraître mercredi. Francetv info a interrogé Louis-Marie Horeau, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique. 
 
Vous affirmiez que Jérôme Cahuzac était sur le point de passer aux aveux, comment en étiez-vous aussi sûr ?

C'est lui-même qui l'a dit, il y a une quinzaine de jours, par le truchement de son avocat. En fait, Jérôme Cahuzac a changé de stratégie. Son nouveau conseil, Jean Veil, a rencontré Renaud Van Ruymbeke, l'un des deux juges d'instruction chargés du dossier, pour lui dire que son client avait de nouveaux éléments à lui communiquer. Autrement dit, qu'il était sur le point de reconnaître l'existence de comptes en Suisse. Aux yeux du Canard enchaîné, c'est une triste tentative de reprendre la main à la veille de la révélation d'informations importantes transmises aux Français par la justice suisse.

De quelles informations s'agit-il, selon vous ? 
 
Des résultats des investigations suisses demandées par la France. Il semble que le procureur suisse Bernard Bertossa ait transmis, il y a une quinzaine de jours, ces éléments au juge Van Ruymbeke, qu'il connaît depuis longtemps. Et cela par des canaux officieux, par une voie non diplomatique, dans un premier temps. Jérôme Cahuzac en a été informé. D'où son revirement.

La question qui se pose maintenant est la suivante : d'où vient l'argent ?

De laboratoires médicaux, très certainement. Mais les sommes sont anciennes. Y a-t-il prescription pénale ? De plus, les banques n'ont peut-être pas gardé la trace de ces mouvements de fonds. Sur toutes ces questions, seule la suite de l'enquête permettra d'apporter des réponses.

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