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Vidéo "Je soutiens l'intervention militaire" : en Colombie, l'appel de Vénézuéliens en faveur d'une aide américaine

Le blocage de l'aide humanitaire par le Venezuela a donné lieu à des affrontements, samedi, entre des manifestants, en Colombie, et les forces armées du régime de Nicolas Maduro, de l'autre côté de la frontière.

Article rédigé par franceinfo, Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Cucuta (Colombie), , le 23 février 2019, une Vénézuélienne demande l'intervention militaire des Etats-Unis pour acheminer l'aide humanitaire dans son pays, bloquée à la frontière. (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

"Les médicaments, les aliments sont en train de brûler", constate sur le sol colombien un Vénézuélien, présent samedi 23 février à Cucuta, près de la frontière avec son pays. Il voit l'aide humanitaire s'envoler en fumée. Des stocks que le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, attend, mais que le chef d'État en exercice, Nicolas Maduro, refuse. 

Sur le pont Francisco de Paula Santander qui relie Cucuta (Colombie) à Urena (Venezuela), des Vénézuéliens montent au front, mais ils sont repoussés par les gaz lacrymogènes, par les tirs de balles en caoutchouc. Ils sont à quelques mètres de leur pays, mais restent bloqués de l'autre côté de la frontière, comme ces camions de l'aide humanitaire, incendiés.

"C’est la preuve que Maduro est un dictateur. Il est illégitime, clame un manifestant Regardez ce qu'il fait pour se défendre, pour repousser la dérouillée qui l'attend." Un peu plus loin, Gaby Arellano, députée de l'opposition, affirme que "le monde entier a vu la police nationale bolivarienne mettre le feu"

Gaby Arellano, députée de l'opposition vénézuélienne, à Cucuta (Colombie), le 23 février 2019. (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

Le régime a décidé de brûler les stocks de médicaments qui devaient sauver des vies, résume la parlementaire de Caracas. "C’est un crime contre l'humanité que Nicolas Maduro vient de commettre sur le pont. Tout le monde l’a vu", poursuit Gaby Arellano. 

Des affrontement, le 23 février 2019, sur le pont colombien qui mène à Urena, au Venezuela. (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

Des manifestants, souvent jeunes, visage masqué, se protègent des gaz lacrymogènes et jettent des pierres, des cocktails Molotov sur les forces armées de l'autre côté de la frontière. Un camion d'aide humanitaire s'est transformé en barricade. "Vivant ou mort, Maduro va partir", veut croire un Vénézuélien. Un jeune homme est à terre, blessé au bras et au menton. "ll y a des blessés graves, beaucoup de blessés, explique un jeune médecin. On a transféré plusieurs personnes à l'hôpital." Il a décidé de s'impliquer : "C'est une lutte pour défendre la vie."  

Des affrontements et des blessés sur le pont entre Cucuta (Colombie) et Urena (Venezuela), le 23 février 2019. (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

"Il y a tellement de gens qui meurent au Venezuela par manque de médicaments", renchérit Erika, qui assure avoir été prisonnière politique sous le régime de Nicolas Maduro. "Ce qu'ils sont en train de faire c'est un crime atroce, commis par nos frères vénézuéliens. Maduro veut séquestrer notre pays. Il ne laisse pas entrer l'aide humanitaire, lance cette femme, qui attend l'aide des Etats-Unis. Beaucoup d'enfants meurent à cause de la malnutrition. Ce n'est pas un jeu. Je soutiens l'intervention militaire. Je le demande du fond du cœur, Monsieur le président des Etats-Unis, aidez-nous, car ici ce sont nos pierres contre leurs balles."

Tensions autour de l'impossible entrée de l'aide humanitaire au Venezuela - un reportage à la frontière colombienne de Benjamin Illy

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