Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo Elections américaines 2018 : dis franceinfo, c'est quoi les "midterms" ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
C'est quoi les "midterms" ? v2
C'est quoi les "midterms" ? v2 C'est quoi les "midterms" ? v2
Article rédigé par Guillemette Jeannot
France Télévisions

Le 6 novembre, les citoyens américains sont appellés à voter pour les élections dites "de mi-mandat", un moment important de la vie de la politique américaine. Pourquoi ? Franceinfo vous explique.

Tous les quatre ans, la présidence américaine tremble lors des midterms. Ces élections de mi-mandat sont organisées cette année le mardi 6 novembre, deux ans après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Pourquoi sont-elles si importantes ? A quoi correspondent-elles exactement ? Franceinfo vous explique.

C'est un jour où les Américains votent pour beaucoup, beaucoup de choses

Le 6 novembre, les citoyens des Etats-Unis sont invités à se rendre aux urnes pour élire, entre autres, leurs nouveaux représentants au Congrès, le parlement américain. La totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants est à renouveler pour deux ans, tandis qu'au Sénat, un tiers des 100 parlementaires, élus pour six ans, remettent leur mandat en jeu. Ces scrutins sont particulièrement suivis car ce sont eux qui accordent, ou non, une majorité parlementaire au président.

Mais ce n'est pas tout, loin de là. Dans 36 des 50 Etats américains, les électeurs votent également pour désigner leur gouverneur. D'autres, encore, choisissent leur shérif, leur juge ou leur maire. Et certains se prononcent aussi dans le cadre de ballot initiatives organisées par leur Etat. Ces référendums locaux traitent de sujets de société très variés : dans le Dakota du Nord et le Michigan, par exemple, les électeurs doivent s'exprimer sur la légalisation du cannabis à usage récréatif. 

C'est un scrutin où l'abstention est habituellement élevée

Lors des midterms, l'abstention est traditionnellement plus élevée qu'au moment de la présidentielle. En 2014, le taux de participation était de 36,4% contre 54,9% aux présidentielles de 2012. Mais cette année, la mobilisation des Américains pourrait être beaucoup plus forte, voire comparable à celle d'une année présidentielle. Selon l'historien spécialiste des Etats-Unis, Corentin Sellin, "cette participation atypique est due au caractère très mobilisateur 'pour ou contre' de la présidence Trump".

La confirmation de la nomination  à vie  à la Cour suprême du juge Kavanaugh, candidat soutenu par Donald Trump et accusé d'agression sexuelle, pourrait être un élément de mobilisation des opposants : l'arrivée de ce fervent défenseur des valeurs conservatrices place les juges progressistes – quatre sur neuf  en minorité au sein de la plus haute institution judiciaire américaine. De quoi potentiellement mobiliser les électeurs démocrates.

C'est un "sondage grandeur nature" sur le mandat du président

Ces élections de mi-mandat "sont une sorte de sondage grandeur nature des deux premières années de la présidence", analyse Corentin Sellin. Elles sont également, selon lui, une possibilité de redistribuer les cartes entre les démocrates et les républicains afin de procéder "à un rééquilibrage des pouvoirs". Actuellement, Donald Trump dispose de la majorité dans les deux chambres du Congrès. Mais historiquement, les midterms sont rarement favorables au président et à la majorité en place.

Les 'midterms' servent souvent de 'défouloir' et permettent un vote sanction contre le président, comme ce fut le cas pour Bill Clinton en 1994 et pour Barack Obama en 2010.

Corentin Sellin, historien, spécialiste de la politique américaine

à franceinfo

C'est l'occasion pour les démocrates de se relever de leur échec de 2016

A en croire les sondages les plus récents, le Parti républicain, celui de Donald Trump, est en position de conserver sa majorité au Sénat. La situation est en revanche plus compliquée à la Chambre des représentants : d’après le site spécialisé Fivethirtyeight (en anglais), les démocrates ont 4 chances sur 5 de reprendre le contrôle de l’assemblée.

Ils imposeraient ainsi une forme de cohabitation à Donald Trump pour les deux dernières années de son mandat. Mais celle-ci serait "nettement moins policée" que celle que nous avons pu connaître en France, compare Corentin Sellin. 

Les derniers exemples américains montrent que la majorité parlementaire nouvelle, quand elle est opposée au président après les 'midterms', est très agressive et cherche absolument à imposer son agenda par rapport à celui du président.

Corentin Sellin, historien, spécialiste de la politique américaine

à franceinfo

Mais la prudence reste de mise : en 2016, une grande partie des sondages et des analystes annonçaient une victoire d'Hillary Clinton à la présidentielle. "Dans une présidence aussi agitée, il peut y avoir beaucoup d'événements qui pourraient amener les républicains à limiter les dégâts voire à conserver leur majorité", tempère ainsi Corentin Sellin. Rendez-vous le 6 novembre pour découvrir les résultats sur franceinfo.fr.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.