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Tir de missiles: Pyongyang teste l’administration Trump

La Corée du Nord multiplie les gestes belliqueux. Le 6 mars 2017, elle a tiré une salve de quatre missiles balistiques qui se sont abîmés en mer du Japon, à 260km des côtes japonaises. Washington et Séoul parlent de provocation. Pyongyang déclare préparer sa défense, mais semble surtout tester la nouvelle administration américaine.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Les tirs successifs de quatre missiles par Pyongyang est perçu comme un test pour jauger la réponse de la nouvelle administration américaine. Ce tir fait suite à une période de calme de quatre mois, contrastant avec les tirs mensuels du début d’année 2016.
 
Le «cessez le feu» nord-coréen a été rompu le 12 février 2017, avec le test d’un nouvel engin. Pyongyang semble avoir attendu que la nouvelle administration Trump se mette en place. Cette fois, il ne s'agit pas de test. Pour les analystes sud-coréens, les derniers tirs ont été réalisés avec du matériel éprouvé.

Le retour des Scud 
«S’ils testaient des nouveaux missiles, ils n’en tireraient pas quatre en même temps», précise au journal coréen The Hankyoreh Kim Dong-yeop, professeur à l’université Kyungnam de Changwon. Une impression confirmée par l’état-major de l’armée sud-coréenne. Pour les militaires, il s’agit de tirs des célèbres missiles Scud dont le rayon d’action a été rallongé.

 
Les missiles sont tombés en mer à 260km des côtes de l’île japonaise d’Hokkaïdo. Aussitôt, le Département d’Etat américain dénonçait cette violation de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU. «C’est clairement une violation de la résolution qui interdit tout tir de missile balistique», a déclaré Mark Toner, le porte-parole du Département d’Etat. A la demande de Washington et de Tokyo, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit mercredi 8 mars.
 
Tokyo inquiet
Tokyo a également protesté, notant que les missiles étaient tombés non loin de la zone économique exclusive du Japon. Le Premier ministre Shinzo Abe parle de provocation contre la communauté régionale et internationale. Aussitôt, les Etats-Unis ont répliqué en accélérant le déploiement en Corée du Sud du système de défense antimissile THAAD, provocant les protestations de Pékin. Le déploiement, annoncé en juillet 2017, devrait être achevé d'ici un à deux mois et le système pourrait être opérationnel au début du mois d'avril. Un déploiement largement médiatisé.

De son côté, Pyonyang, par le biais de son agence officielle KCNA, parle d’exercices en vue de préparer une attaque contre des bases américaines au Japon. La Corée du Nord n’a pas apprécié les manœuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud.

 
La Chine reste l'alliée de Pyongyang et juge le système THAAD inutile. Surtout, les Chinois craignent que le radar qui équipe le système serve en fait à espionner le sud du pays.
«Ce déploiement ne peut pas favoriser le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne et risque au contraire de créer plus de conflits et d'affrontements», estime dans un éditorial le Quotidien du Peuple.
 
Pour l’instant, seul le groupe sud-coréen Lotte Mart fait les frais de ce refroidissement diplomatique. Selon un porte-parole, les autorités chinoises ont fermé 39 des 99 magasins de la chaîne en Chine, en évoquant des préoccupations sur des risques incendie. En fait, il s'agit de représailles à l’égard de la chaîne de magasins, accusée d’avoir cédé des terres au gouvernement de Séoul pour y installer le système THAAD.

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