Le président américain Donald Trump a pris la décision de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat conclu fin 2015 par plus de 190 pays et une annonce publique est imminente, affirment plusieurs médias américains dont Axios et CBSNews, mercredi 31 mai. Axios, en particulier, cite deux sources anonymes qui ont eu connaissance de la décision du président. L'information n'a été ni confirmée ni démentie par la Maison Blanche, mais Donald Trump a tweeté : "J'annoncerai ma décision sur l'accord de Paris dans les prochains jours. Rendons sa grandeur à l'Amérique !"I will be announcing my decision on the Paris Accord over the next few days. MAKE AMERICA GREAT AGAIN!— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 31, 2017Un cap de réduction des émissions avait été fixé par ObamaConclu fin 2015 par plus de 190 pays sous l'égide de l'ONU, l'accord de Paris vise à limiter la hausse de la température mondiale en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Contrairement au Protocole de Kyoto, il ne fixe pas d'objectif contraignant par pays, les engagements nationaux étant établis de façon volontaire. L'administration Obama avait fixé comme cap pour les Etats-Unis une réduction de 26% à 28% de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025 par rapport à 2005.Les Etats-Unis sont le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Un retrait américain serait ainsi un camouflet pour la "diplomatie climat" qui, il y a moins de 18 mois, célébrait à Paris un accord historique, dont Pékin et Washington (sous la présidence Obama) furent des architectes centraux. Le candidat Trump avait promis "d'annuler" l'accordPendant sa campagne, l'homme d'affaires septuagénaire, qui martèle vouloir mettre fin à la "guerre contre le charbon", avait promis d'"annuler" cet accord. Sa position personnelle sur l'existence même du réchauffement climatique est floue. Interrogé sur le fait que Donald Trump y croie ou non, son porte-parole Sean Spicer est resté évasif, mardi : "Je ne peux pas le dire, je ne lui ai pas demandé."Depuis son installation à la Maison Blanche, Donald Trump a cependant envoyé des signaux contradictoires. Le patron de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), Scott Pruitt, s'était ouvertement prononcé pour une sortie de l'accord, jugeant qu'il était "mauvais" pour l'Amérique. Mais une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l'agrochimie DuPont ou encore Google, Intel ou Microsoft avaient pressé Donald Trump de ne pas en sortir.Une solution mise en avant par certains responsables de l'administration consistait à rester dans l'accord tout en lançant un réexamen des objectifs américains. Cela aurait permis de garder un siège à la table des négociations tout en envoyant, en interne, le signal d'une forme de rupture avec l'administration démocrate de Barack Obama.