Cet article date de plus de six ans.

Miss Turquie déchue de son titre pour un tweet sur le putsch avorté

Elle a comparé ses menstruations au "sang répandu" par les victimes de la tentative de coup d'Etat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Itir Esen (au centre), lors de l'élection de Miss Turquie, le 21 septembre 2017.  (EMRAH YORULMAZ / ANADOLU AGENCY)

Internet n'oublie rien. Couronnée Miss Turquie 2017 jeudi 21 septembre, Itir Esen, 18 ans, a été rattrapée le lendemain par un message publié sur Twitter il y a deux mois. Elle y compare ses menstruations au "sang répandu" par les victimes du putsch manqué l'an dernier. La lauréate du principal concours de beauté du pays a aussitôt été déchue de son titre.

"Ce matin, j'ai eu mes règles pour célébrer le jour des martyrs du 15-juillet. Je commémore ce jour en versant par procuration le sang répandu par nos martyrs", avait-elle écrit le 16 juillet dernier, au lendemain de la célébration du premier anniversaire du putsch manqué.

Un sujet sacré

Ce post a suscité l'indignation de nombreux internautes dans un pays où la mémoire des victimes du putsch manqué est quasi sacrée. Les quelque 250 victimes de la tentative de coup d'Etat font l'objet d'un culte national en Turquie, où leurs portraits sont omniprésents dans l'espace public. Dans ses discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan fait régulièrement référence aux "martyrs" du putsch avorté.

"L'organisation Miss Turkey, dont l'objectif est de promouvoir et soigner l'image de la Turquie dans le monde, ne peut accepter une telle publication", ont déclaré les organisateurs du concours dans un communiqué publié sur leur page Facebook. Indiquant qu'ils retiraient sa couronne à Itir Esen, les organisateurs ajoutent n'avoir vu le tweet qu'"après l'élection".

La couronne décernée à la dauphine

La jeune femme devait porter les couleurs de son pays au concours de beauté Miss Monde qui se déroulera en Chine le 18 novembre. Sa couronne a finalement été décernée à sa dauphine, Asli Sümen.

Itir Esen n'est pas la première reine de beauté turque à faire les frais de ses posts sur les réseaux sociaux. L'an dernier, Merve Büyüksaraç, élue miss Turquie en 2006, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis après avoir partagé sur son compte Instagram une version tronquée de l'hymne national turc comportant des insultes envers Recep Tayyip Erdogan.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.