Présidentielle en Turquie : Kemal Kiliçdaroglu se dit "triste face aux difficultés qui attendent" le pays, après la victoire du président sortant

Article rédigé par Fabien Magnenou, Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Kemal Kiliçdaroglu, le 28 mai 2023 à Ankara (Turquie). (EFEKAN AKYUZ / MIDDLE EAST IMAGES / AFP)
Recep Tayyip Erdogan a recueilli 52,1% des scrutins, selon l'agence officielle Anadolu.

Ce qu'il faut savoir

"Notre nation nous a confié la responsabilité de gouverner le pays pour les cinq prochaines années", a déclaré le président sortant, juché sur le toit d'un bus au pied de son domicile à Istanbul, dimanche 28 mai en fin de journée. Recep Tayyip Erdogan a choisi cette mise en scène pour revendiquer sa victoire au second tour de l'élection présidentielle. Alors que plus de 99% des bulletins ont été dépouillés, Recep Tayyip Erdogan a recueilli 52,11% des scrutins, selon l'agence officielle Anadolu. Pour l'heure, son rival, Kemal Kiliçdaroglu, crédité de 47,89% des voix selon cette même source, ne s'est pas encore exprimé. Même l'agence Anka, proche de l'opposition, donne Recep Tayyip Erdogan vainqueur, avec 52,08% des suffrages. 

Ce direct est maintenant terminé.

Recep Tayyip Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu ont voté. Le président sortant, au pouvoir depuis vingt ans, et le chef de l'opposition, ont chacun déposé leur bulletin dans l'urne dimanche en fin de matinée. Pour l'emporter, les deux candidats encore en lice ont tenté de conforter leur base tout en chassant les voix du troisième homme de cette élection, l'ultranationaliste Sinan Ogan.

Erdogan est donné favori. Le président sortant dispose d'une avance confortable sur son rival. Au premier tour, le 14 mai, Recep Tayyip Erdogan est arrivé en tête avec 49,5% des voix, devant Kemal Kiliçdaroglu, à 44,9%. Sinan Ogan, qui a obtenu 5,2% des votes, a apporté son soutien au président sortant pour le second tour. Les chances de victoire du candidat de l'opposition, qui a créé la surprise pendant la campagne du premier tour, se sont donc réduites.

Kiliçdaroglu appelle à "se débarrasser d'un régime autoritaire". Après avoir voté à Ankara, la capitale, le candidat de l'opposition a enjoint les Turcs à mettre fin au règne d'Erdogan, qui dure depuis plus de deux décennies. De son côté, Recep Tayyip Erdogan a défendu la démocratie turque. "Aucun pays au monde ne connaît des taux de participation de 90%, la Turquie les a presque atteints. Je demande à mes concitoyens de venir voter sans faiblir", a déclaré le président sortant.

La diaspora turque a déjà voté. Les Turcs de l'étranger ont déjà voté, entre le 20 et le 24 mai. Ils se sont davantage déplacés pour le second tour, avec 1,9 million de votants, contre 1,69 million au premier. Selon l'agence de presse officielle Anadolu, la diaspora turque de France, forte d'environ 700 000 personnes, avait majoritairement voté pour Erdogan au premier tour (près de 65% selon la presse turque).

La coalition d'Erdogan majoritaire au Parlement. Les élections législatives, qui se sont tenues dimanche 14 mai, ont vu l'alliance d'Erdogan triompher. Composée de son Parti de la justice et du développement (AKP) et ses alliés, notamment le Parti de l'action nationaliste (extrême droite), la coalition a obtenu 322 sièges sur 600, contre 213 pour l'alliance d'opposition, qui comprend le Parti républicain du peuple (CHP) de Kemal Kiliçdaroglu, et 65 sièges pour la coalition de la gauche pro-kurde.