Éric Diard, député Les Républicains des Bouches-du-Rhône, propose qu'un "collège d'experts" évalue la dangerosité des détenus radicalisés à leur sortie de prison
Éric Diard, député Les Républicains et auteur en juin d'un rapport sur la radicalisation au sein du service public, revient sur la gestion des profils de détenus radicalisés avant leur sortie de prison, après l'attaque de Londres qui a fait deux morts, alors que l'assaillant, déjà condamné pour terrorisme, avait été libéré par anticipation.
Éric Diard en est conscient : garder en prison des personnes condamnées pour terrorisme au-delà de leur peine pose, concède-t-il sur franceinfo dimanche 1er décembre "des problèmes constitutionnels". Aussi, le député Les Républicains des Bouches-du-Rhône propose qu'un "collège d'experts, avec des psychiatres, des magistrats, des membres de la pénitentiaire" évalue la dangerosité des détenus radicalisés ou condamnés pour terrorisme, avant leur sortie de prison.
S'ils disent que cette personne, si on la laisse sortir, va automatiquement récidiver et faire un crime, mettre cette personne en rétention de sûreté permettrait de prendre des dispositions.
Eric Diardà franceinfo
Après l'attaque de Londres qui a fait deux morts, alors que l'assaillant, déjà condamné pour terrorisme, avait été libéré par anticipation, il faut "faire la peine jusqu'au bout", insiste le député. "Sur ces personnes qui présentent un grand profil de dangerosité, il ne doit pas y avoir de remise de peine, bien évidemment." "La problématique, c'est que tôt ou tard, ces personnes, sauf celles qui ont une perpétuité incompressible, ce qui est rare, sont appelées à sortir", indique celui qui est aussi membre de la commission des Lois et auteur en juin d'un rapport sur la radicalisation au sein du service public.
"En France, nous avons 50 détenus pour terrorisme et environ 450 détenus radicalisés qui sont amenés à sortir dans les prochaines années, même dans les prochains mois, rappelle Éric Diard. C'est un chiffre qui est très important." Pour le député, les bracelets électroniques ou l'assignation à résidence ne sont pas des solutions suffisantes : "Vous avez vu la faille", souligne-t-il. L'assaillant de Londres avait en effet été remis en liberté sous bracelet électronique. "Nous avons eu la faille en France, dans l'affaire de Saint-Étienne du Rouvray", rappelle aussi Éric Diard.
Quand vous voulez surveiller une personne 24h/24h, il faut environ 23 policiers ou 23 gendarmes. Est-ce que les moyens en place - assignation à résidence, pointage - sont suffisants sur ces personnes qui sont susceptibles de récidiver ?
Eric Diardà franceinfo
"On ne peut pas surveiller toutes les personnes, estime ainsi le député. Nous n'avons pas les moyens humains suffisants. Je pense qu'il faut pouvoir évaluer le plus finement possible la dangerosité des personnes, (avant leur sortie de prison) et prendre des mesures exceptionnelles. Ça concernerait à mon avis très peu de ces détenus." "Sinon nous allons au devant de graves attentats", prévient-il.
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