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Réfugié en Allemagne, le jeune pianiste Aeham Ahmad enchante le public

Quand il donne un concert, la salle affiche complet. Loin des ruines de Damas, le pianiste syrien, Aeham Ahmad, chante en arabe, pour les Allemands, les pénuries d’eau, les montagnes proches de la capitale syrienne et «les doux rêves envolés» de son peuple. Le président Joachim Gauck est venu l’écouter à Berlin et la chancelière Angela Merkel a prévu de le faire aussi.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le pianiste syro-palestinien Aeham Ahmad répète le 16 janvier 2016 à Berlin, avant un concert. (SEBASTIAN KAHNERT / DPA)

«Je ne suis pas une star, je suis un réfugié». Aeham Ahmad, 28 ans, a le succès modeste, lui qui révère Beethoven et peut jouer du Mozart. Le jeune pianiste n’a pas oublié ce 23 septembre 2015, quand il frappait à la porte de l’Allemagne après avoir fui le chaos syrien. Il vit depuis dans un foyer d’accueil avec son oncle, à Wiesbaden, près de Francfort. «Ce n’est pas parfait, mais nous avons une chambre, de la nourriture et de l’argent», apprécie-t-il, bien qu'il n’envisage pas l’avenir sans sa femme et ses deux enfants, restés en Syrie.

Le 17 avril 2015, jour de son anniversaire, il prend la décision d’entamer son périple vers l’Europe. Les djihadistes de Daech viennent de brûler son piano, qui l'avait suivi dans le camp palestinien de Yarmouk assiégé par l'armée syrienne. «C’était l’objet que je chérissais le plus», confie-t-il. Transportant son instrument dans les rues, il jouait alors aux portes de Damas, au milieu des ruines entouré d'enfants de la guerre.




Venir en Allemagne, «le pays de Beethoven, le plus grand compositeur de tous les temps», était «son rêve». Depuis son arrivée, un chanteur populaire allemand lui a offert un piano électrique sur lequel il joue pour les enfants exilés comme lui.

A Berlin, le 13 mai 2016, un autre piano l'attendait. Il a joué quelques notes saccadées avant de donner un concert. «Le piano, c’est ma vie, c’est mon cœur!», lâche-t-il. Il énumère les concerts qu’il a déjà donnés en Allemagne et évoque les propositions qui viennent de France, d’Italie et même d’«Amérique», bien que son statut de réfugié lui interdise de voyager en dehors du pays.
 
Ce soir-là, à la fin du concert, le public allemand le rappellera deux fois sur scène. Emu, le petit pianiste au keffié chantera «Halleluya Yarmouk» en essuyant quelques larmes.



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