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Syrie : un opposant à Damas raconte la libération des djihadistes

Maher Esber est un opposant à Bachar al-Assad réfugié au Liban. Il y a quatre ans, il a assisté à la libération massive de centaines de djihadistes qui sont devenus par la suite des dirigeants des principaux groupes les plus radicaux de Syrie. C'est un témoignage recueilli par notre correspondant à Beyrouth Omar Ouahmane.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maher Esber opposant au régime de Damas © RF-Omar Ouahmane)

Maher Esber a passé cinq ans dans la prison de Saydnaya au nord de la capitale, au milieu des islamistes les plus radicaux de Syrie. En juin 2011, trois mois après le début de la révolution, il est libéré ainsi que des centaines de djihadistes.

"Parmi les personnes avec qui j’étais en prison et qui ont été libérées il y avait des gens comme Zaaran Allouche qui a pris la tête du Front islamique, il y avait aussi Mohammad Al Joulani qui est aujourd’hui le chef du Front Al Nosra, toutes ces personnes étaient avec moi dans la prison de Saydnaya ", raconte-t-il.

Syrie : un opposant à Damas raconte la libération des djihadistes - reportage Omar Ouahmane

Futurs cadres de l’Etat islamique

Et parmi les libérés du bagne de Saydnaya, il y avait également des futurs cadres de l’organisation Etat islamique. "La plus grande figure qui a été libérée est l’actuel gouverneur de Raqqa, c’est aujourd'hui un des adjoints d'Aboubacar Al Baghdadi le chef du groupe Etat islamique, son nom est Ali Moussa Shawar ", raconte Maher Esber, "il y avait aussi Fouaz al Kurdi et Nadim Balouch. Tous ces Syriens ont rejoint Daech après avoir été libérés. Ils n’étaient pas une menace pour le régime mais une menace pour la révolution ".

Maher Esber estime que "le régime syrien savait très bien ce qu’il faisait. Dès les premières manifestations il a qualifié les protestataires d’extrémistes, de terroristes affiliés à Al Qaeda. En libérant ces djihadistes il n’a fait qu’accréditer ces accusations et cette stratégie a réussi ". Maher Esber reconnait qu'après avoir libéré des centaines de djihadistes le régime de Bachar Al Assad a su tirer profit de leur montée en puissance. 

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