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"Y a-t il quelqu'un de vivant ?" : quatre jours après le séisme en Turquie, l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise

Quatre jours après la catastrophe, les secours effectuent d'ultimes opérations de recherche sous les yeux des familles de victimes. Exemple à Antioche, une des villes les plus endeuillées.
Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des secouristes suisses accompagnés d'un chien renifleur recherchent des survivants après le séisme qui a frappé le sud de la Turquie, à Antioche, le 9 février 2023. (MICHAEL FICHTER / FDFA)

Au sud de la ville d'Antioche, les recherches se poursuivent vendredi 10 février, plus de 100 heures après le séisme qui a touché le sud de la Turquie et fait au moins 21 000 morts. Des sauveteurs bosniaques fouillent depuis jeudi soir les décombres d'un immeuble. Près de 130 personnes pourraient se trouver sous les restes de ce bâtiment de quatorze étages. C'est l'un des plus gros sites de recherches dans la ville.

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Deux grues enlèvent délicatement les débris, un tunnel est creusé dans la montagne de gravats. Des secouristes en sortent avec des effets personnels : un téléphone, des chaussures, un doudou. Les proches des résidents de cet immeuble se pressent. Soudain, un cri retentit :"Faites silence". Les bruits des marteaux piqueurs s'arrêtent. La foule se fige. Les secouristes appellent : "Nous entendez-vous ? Y a-t il quelqu'un de vivant ?"

"J'attends juste de récupérer les corps"

Les chiens n'ont rien senti, mais les caméras thermiques ont détecté quatre ou cinq corps chauds, un cœur qui bat encore. Une dame fixe le chantier, les mains crispées, les yeux humides. Son frère est là. "Pourvu qu'il le sorte, que Dieu nous vienne en aide !", implore-t-elle. À ses côtés, un homme est en larmes. Sa sœur et son beau-frère sont là-dessous, d'autres proches se trouvent dans un autre bâtiment. Il ne se fait pas d'illusions : "Il n'y a que des cadavres qui sortent depuis deux jours, dit il. J'attends juste de récupérer les corps pour les enterrer. Ensuite, j'irai rejoindre ma fille à Istanbul. Il n'y a plus rien à faire ici."

Des ambulances ont été dépêchées ainsi que des piles de housses mortuaires noires. Les dépouilles sont déposées à même le sol devant les hôpitaux. Certains corps sont identifiés et récupérés par leur famille, les autres sont emportés dans une fosse commune à l'extérieur de la ville. "Il y avait rien avant, explique un habitant d'Antioche. Maintenant, il y a un grand trou."

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