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Nadia Savtchenko, l'encombrante prisonnière ukrainienne de Poutine

Capturée en juin 2014 par les séparatistes pro-russes, la pilote de chasse ukrainienne Nadia Savtchenko, est détenue en Russie où elle est accusée du «meurtre prémédité» de deux journalistes dans l'est de l'Ukraine mi-juin. Elle encourt la peine de mort ou la prison à vie.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Nadia Savtchenko, 33 ans, lieutenant de l’armée de l’air, était tête de liste du parti Batkivchtchina (Patrie) de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, aux législatives du 26 octobre 2014. (GENYA SAVILOV / AFP)

Son arrestation lui a valu une forte popularité en Ukraine. Nadia Savtchenko, 33 ans, lieutenant de l’armée de l’air, tête de liste du parti Batkivchtchina (Patrie) de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, a été élue en son absence aux législatives du 26 octobre 2014. Mais ça n'a pas empêché Vladimir Poutine de ne laissser aucun espoir quant à son éventuelle libération. De son côté, la justice a prolongé la détention de l'Ukrainienne jusqu'au 13 février 2015.

Moscou accuse la jeune femme «d'avoir joué un rôle d'indicateur dans l'assassinat de journalistes russes non armés qui essayaient d'exercer leur profession dans l'est de l'Ukraine», selon les propos de M. Poutine lors d’une récente conférence de presse. Une version démentie par les Ukrainiens. Au moment des faits, l’officier Nadejda Savtchenko combattait comme volontaire dans les rangs du bataillon Aïdar, une milice progouvernementale, aux abords de Lougansk. Les autorités de Kiev accusent leurs adversaires d’avoir remis la pilote aux services spéciaux du Kremlin.

Une vidéo de son interrogatoire par les séparatistes pro-russes, qui venaient de la capturer, en territoire ukrainien semble en attester.

 

«S'il s'avère qu'elle est coupable et qu'elle a participé à ce meurtre, elle purgera la peine décidée par le tribunal», a martialement déclaré le président russe.

Détenue à l'institut Serbski de psychiatrie judiciaire de Moscou, la nouvelle députée Nadia Savtchenko a entamé une grève de la faim le 15 décembre 2014. En signe de solidarité avec elle, l'artiste militant russe, Petr Pavlenski, a escaladé sur le mur de cette institution et s'est coupé un bout d'oreille. A l'époque communiste, plusieurs dissidents ont été enfermés dans ce haut lieu de la répression psychiatrique.

La défense de la militaire ukrainienne s'organise. C'est Mark Feygin, ex-avocat très médiatisé des Pussy Riot, qui prépare son dossier. Et sur Twitter, une campagne #SaveOurGirl a été lancée pour soutenir Nadia, qui avait auparavant servi en Irak, et qui a hérité du surnom de «soldat Jane», en référence à Jeanne d’Arc.

L'affaire Savtchenko relance indirectement la question des prisonniers ukrainiens aux mains des séparatistes de Kiev dont le nombre s'élèverait à 632, selon Courrier international.

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