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Qui pourrait récupérer les navires de guerre Mistral ?

Selon un quotidien économique russe, Paris aurait proposé à Moscou de résilier le contrat portant sur la livraison des deux bateaux en remboursant les sommes déjà versées par Moscou, à condition de pouvoir revendre les navires.

Article rédigé par franceinfo
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Le "Sébastopol" est l'un des deux navires Mistral vendus par la France à la Russie. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Le Vladivostok et le Sébastopol attendent toujours dans le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Selon le journal russe Kommersant, vendredi 15 mai, la France a proposé à la Russie de résilier officiellement le contrat portant sur la livraison de ces deux Mistral : Paris aurait ainsi offert de rembourser les sommes déjà versées à Moscou, à condition de pouvoir revendre ces navires de guerre.

Selon le quotidien économique, qui cite des sources au sein de l'armée russe, Paris est prêt à rembourser à Moscou près de 785 millions d'euros. Problème : le Kremlin estime le préjudice subi par la Russie à près de 1,163 milliard d'euros, et refuse tout accord pour une réexportation des navires avant que l'argent ne soit rendu.

Francetv info revient sur les possibles destinations de ces navires, dont le sort reste incertain à cause de la crise ukrainienne.

Un rachat par la Chine ? 

"On parle de la Chine comme destinataire final, mais ce n'est, pour l'instant, qu'une rumeur", a expliqué, jeudi 14 mai, le correspondant de France 2 à Moscou, Alban Mikoczy. 

Quid de l'avenir des Mistral ?
Quid de l'avenir des Mistral ? Quid de l'avenir des Mistral ? (FRANCE 2)
 

A l'origine de cette rumeur, l'arrivée, samedi, de deux navires de guerre français dans le port de Shangaï, le Dixmuide, un bâtiment de type Mistral, et l'Aconit. "La présence de ces deux vaisseaux pour une durée de sept jours pourrait, selon l’agence de presse Duowei News , être l’occasion pour Paris de trouver un débouché pour les deux navires Mistral", rapportait lundi Les Echos. Si la Chine a bien l'intention de développer elle-même ce type de bâtiments de projection et de commandement (BPC), "acheter les deux Mistral français serait un moyen d’accélérer les études en permettant de copier le Vladivostok et le Sébastopol", avance l'agence Duowei News, citée par le quotidien économique. 

Au ministère de la Défense, contacté par Les Echos, on rappelle toutefois qu'il "existe un embargo sur les ventes d’armes à la Chine depuis les événements de la place Tiananmen". 

Une livraison au Canada ?

La piste canadienne a été évoquée ouvertement, dès mai 2014, par le sénateur conservateur Hugh Segal. Ce dernier a "publiquement suggéré que le Canada achète ces navires militaires, plutôt que de laisser la France les livrer à la Russie", rappelle Le Monde (article pour abonnés).

En novembre, la présence de Gilles Bonnaud, conseiller diplomatique du président de DCNS, le constructeur des Mistral, au côté de François Hollande, lors de la visite du président au Canada, a relancé la rumeur d'une possible livraison à Ottawa. Et pour cause, le pays est en plein processus de modernisation de sa flotte militaire, poursuit Le Monde.

Et l'Egypte, qui a déjà fait confiance au constructeur du Mistral ?

La possibilité d'un rachat par l'Egypte est également évoquée dans les médias, qui rappellent que la France a déjà conclu plusieurs contrats d'armement avec les autorités du Caire, à l'image de la récente vente d'avions Rafale. Le blog Secret Défense indiquait en février que le fabricant des Mistral, DCNS avait déjà signé un contrat "proche du milliard" pour la vente de frégates à l'Egypte. 

La France peut-elle les garder pour elle ? 

Interrogé par RTL, l'amiral Alain Coldefy, directeur de la revue Défense nationale, estime que la France ne peut se permettre de garder ces deux bâtiments. Si les démanteler "serait idiot", il faudrait, pour qu'ils soient utilisables pour la marine française, "les retransformer et la marine nationale n'en a pas les moyens", a-t-il expliqué à la radio.

Une option peut probable donc, d'autant plus qu'"il y a pas mal de clients potentiels", affirme encore l'amiral.

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