Cet article date de plus de deux ans.

La Cour européenne des droits de l'homme demande à Moscou de "suspendre" la décision de dissoudre Mémorial

Les condamnations de cette décision de la justice russe ont été nombreuses, mercredi. Une procédure d'urgence a été envoyée par l'ONG à la Cour européenne des droits de l'homme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des soutiens de l'ONG Mémorial se sont rassemblés devant le tribunal de Moscou, le 29 décembre 2021. (MAKSIM BLINOV / SPUTNIK / AFP)

Les condamnations internationales visant la Russie se sont multipliées, mercredi 29 décembre, après la dissolution de l'ONG Mémorial, pilier de la défense des droits humains et gardienne de la mémoire des millions de victimes des crimes commis pendant la période soviétique. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), à laquelle est théoriquement soumise la Russie en qualité de membre du Conseil de l'Europe, a demandé au gouvernement russe de "suspendre" cette dissolution le temps d'étudier une procédure d'urgence envoyée par l'ONG à la Cour.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a dénoncé une "persécution", tandis que la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a évoqué un "coup effrayant" porté à la liberté d'expression en Russie.

Un rassemblement à Moscou

Ces deux derniers jours, la justice russe a ordonné coup sur coup la dissolution de la structure centrale de l'ONG, puis celle de son Centre pour les droits humains, prononcée mercredi par un tribunal de Moscou, en pleine vague de répression des critiques du Kremlin. Cette interdiction concerne la structure de l'ONG enquêtant sur des violations dans la Russie contemporaine, notamment celles visant les opposants au pouvoir de Vladimir Poutine, les migrants ou les minorités sexuelles.

La Cour suprême avait banni mardi l'entité centrale de l'ONG, Mémorial International, et ses filiales qui se focalisent, elles, sur la documentation des répressions soviétiques. Le directeur de l'ONG, Alexandre Tcherkassov, a dénoncé une décision "politique" et juré que l'organisation continuerait de travailler "d'une manière ou d'une autre". Malgré le froid glacial, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal pour exprimer leur soutien à la plus ancienne ONG de Russie, fondée en 1989, au crépuscule de l'URSS.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.