Cet article date de plus de deux ans.

Syrie : la France a rapatrié 35 enfants et 16 mères retenus dans des camps

Les mineurs ont été confiés aux services chargés de l'aide à l’enfance et les mères ont été remises aux autorités judiciaires compétentes.  

Article rédigé par franceinfo avec AFP - Sophie Neumayer
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le camp d'al-Hol, géré par les Kurdes en Syrie, qui accueille des proches de combattants présumés du groupe Etat islamique, le 6 décembre 2021. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

La France a rapatrié 35 enfants et 16 mères qui se trouvaient dans les camps du nord-est de la Syrie, annonce le Quai d'Orsay mardi 5 juillet. Les mineurs ont été confiés aux services chargés de l’aide à l'enfance et feront l’objet d’un suivi médical, précise le ministère, ajoutant que les mères ont été remises aux autorités judiciaires compétentes. "La France tient à remercier les autorités locales du nord-est syrien pour la coopération qui a rendu possible cette opération", ajoute le communiqué.

Selon les informations de France Télévisions, la jihadiste bretonne Emilie König figure parmi les mères rapatriées. Ses trois enfants avaient déjà été ramenés en France, comme l'affirmait son avocat Emmanuel Daoud à France 3 en février 2021.

Un mineur placé en garde à vue

Parmi les 16 femmes rapatriées, âgées de 22 à 39 ans, quatre avaient déjà consenti au retour de leurs enfants au cours des derniers mois, souligne le parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué. Toutes la nationalité française, à l'exception de deux d’entre elles, qui ont en revanche des enfants français, précise le parquet.

Les huit femmes qui faisient l'objet d'un mandat d'arrêt doivent être présentées à un juge d'instruction dans les 24 heures en vue de leur mise en examen. Les huit autres ont été placées en garde à vue. Un seul des mineurs, bientôt majeur, a lui aussi été placé en garde çà vue car "il existe des éléments susceptibles de caractériser sa participation à une association de malfaiteurs terroriste", selon le Pnat.

Des conditions de vie "épouvantables", selon l'ONU

Ces 35 enfants s'ajoutent aux 126 déjà rapatriés en France depuis 2016, et dont les parents avaient rejoint des territoires repris à l'Etat islamique. Avant le rapatriement de ces derniers jours, il restait près de 200 mineurs et 80 mères dans des camps du nord-est de la Syrie contrôlés par les Kurdes, où les conditions de vie sont "épouvantables", selon l'ONU.

"Si nous nous félicitons de cette opération menée en quelques heures, nous ne pouvons que regretter ce temps perdu qui a nécessairement contribué à ajouter de la souffrance à la souffrance et du traumatisme au traumatisme", réagit dans un communiqué le collectif Familles unies. "Nous espérons surtout que ce rapatriement signe la fin de cette abjecte politique du 'cas par cas' qui revient à trier des enfants, à séparer les fratries et à arracher des enfants à leurs mères abandonnées dans le camp", ajoute-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.