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Réfugiés en Turquie : Erdogan s'insurge contre les pressions européennes

La Turquie refuse toujours d'ouvrir ses portes pour les dizaines de milliers de réfugiés syriens bloqués à sa frontière depuis une dizaine de jours. Les autorités turques supportent de moins en moins les pressions exercées notamment par l'Europe.
Article rédigé par Alexandre Billette
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Des dizaines de milliers de réfugiés syriens sont bloqués à la frontière turque depuis une dizaine de jours © Ammar Abdullah/Reuteurs)

"Il n'y a pas écrit idiot sur notre front" , c'est ce qu'a asséné Recep Tayyip Erdogan, le président turc, lors d'un discours prononcé ce jeudi à Ankara. La Turquie est sous pression de toutes parts pour accueillir les réfugiés syriens bloqués à sa frontière, une pression qu'il supporte de moins en moins. Il n'est pas le seul : hier, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu qualifiait l'attitude de l'ONU sur la question d'hypocrite, et le vice-premier ministre a demandé à l'Europe de cesser de prendre les Turcs pour des imbéciles.

La Turquie annonce avoir déjà dépensé près de 9 milliards d'euros pour les réfugiés, et dénonce un double langage de la part de l'Europe qui lui demande d'ouvrir ses portes tout en contenant les réfugiés sur son propre territoire. "Notre patience a des limites" , a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

"Nous dirons au revoir aux migrants"
— Recep Tayyip Erdogan, président turc

Le président islamo-conservateur turc, excédé par les appels pressants de l'Europe, a menacé d'expédier vers l'Europe les centaines de milliers de réfugiés déjà en Turquie au moment ou l'Otan décide de lancer une opération navale en mer Egée. "Ne croyez pas que les avions et les bus sont ici pour rien, nous ferons le nécessaire" a lancé Recep Tayyip Erdogan.

Peu après cette intervention du leader turc, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé qu'un groupement naval allié sous commandement allemand allait se rendre sans tarder en mer Egée pour "aider à lutter contre le trafic humain" des passeurs de migrants. Si cette opération de surveillance frontalière a bien lieu, ce serait une première pour l'Otan, organisation militaire défensive qui avait jusque là refusé de s'impliquer directement dans la pire crise migratoire en Europe depuis 1945.

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