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Référendum en Crimée : la controverse

Les habitants de Crimée votent depuis 8h00 ce dimanche matin. Ils doivent se prononcer sur le rattachement de leur pronvince à la Russie alors même que le parlement criméen a déclaré la région indépendante dès mardi et que la campagne a été monopolisée par les pro-russes. L'issue du scrutin fait donc peu de doutes mais cette consultation cristallise les tensions diplomatiques. Reconnue par la Russie, elle est jugée illégitime par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Article rédigé par Valérie Xandry
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Baz Ratner Reuters)

"J'appelle chaque habitant de Crimée à se montrer responsable de son futur et à ne pas croire les fausses promesses qui mèneront la région à la catastrophe sociale et économique. " Le président par intérim Olexandre Tourtchinov s'est adressé aux électeurs criméens à peine quelques heures avant l'ouverture des bureaux de vote.

Sur la place Maïdan à Kiev, la mobillisation est toujours forte et un rassemblement de plusieurs milliers de personnes est attendu à la mi-journée. "On restera ici jusqu'à ce que Poutine se calme ", a déclaré un des manifestants.

Le gouvernement ukrainien a accusé samedi la Russie d'"invasion militaire ". Des soldats russes, des hélicoptères et des véhicules blindés ont été déployés à la frontière entre la Crimée et le reste de l'Ukraine.

Soutien russe au référendum

"La Crimée deviendra bientôt une république intégrée à la Fédération de Russie ". Sur le site d'informations Gazeta.ru, l'issue du scrutin ne fait aucun doute. La Douma a déjà prévu l'examen d'un nouveau texte le 21 mars qui permettrait cette annexion si le référendum y est favorable.

Cette consultation "respecte les lois internationales et la Charte des Nations unies, et son résultat doit être le point de départ de l'avenir de la péninsule " indiquait ce dimanche le ministère russe des Affaires étrangères alors que Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont eu une conversation téléphonique samedi.

Les classes moyennes sont quant à elles opposées au dépeçage de l'Ukraine et craignent l'éventualité d'une guerre. Ils étaient près de 50.000 manifestants dans les rues de Moscou à dénoncer samedi la politique de Vladimir Poutine.

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L'Union européenne et les Etats-Unis condamnent la tenue du référendum et considèrent qu'il s'agit d'une violation de la constitution ukrainienne et du droit international. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni samedi à l'initiative des Etats-Unis. Il devait se prononcer sur une résolution dénonçant la consultation en Crimée mais la Russie y a mis son veto.

La menace de sanctions

Une réunion des minitsres des Affaires étrangères de l'UE est prévue lundi à Bruxelles. Ils devraient annoncer des mesures contre la Russie, comme l'interdiction individuelle de visa et le gel d'avoirs de certaines personnalités.

Le président français François Hollande envisage des sanctions au niveau de la coopération militaire. La vente de navires militaires de type Mistral à la Russie pourrait ainsi être suspendue.

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