Beyrouth : l'armée déloge des manifestants du ministère des Affaires étrangères

Article rédigé par Mathilde Goupil, Vincent Matalon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des manfifestants occupent le ministère des Affaires étrangères à Beyrouth, le 8 août 2020. (AFP)

Des milliers de Libanais manifestent dans le centre ville de Beyrouth pour demander des comptes au pouvoir après les explosions au port de la capitale mardi qui ont dévasté des quartiers entiers.

Ce qu'il faut savoir

L'armée libanaise a délogé samedi 8 août au soir un groupe de manifestants qui occupaient le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth. Les protestataires, dirigés par des officiers de l'armée à la retraite, avait pris le contrôle du bâtiment, le proclamant "quartier général de la révolution" lors d'une manifestation anti-gouvernementale à Beyrouth. L'armée a envoyé des renforts pour les déloger.

Vers des élections législatives anticipées. Dans un discours télévisé, le chef du gouvernement a estimé que seules "des élections anticipées peuvent permettre de sortir de la crise structurelle", ajoutant qu'il était prêt à rester au pouvoir "pendant deux mois", le temps que les forces politiques s'entendent à ce sujet.

Cette annonce intervient alors que des milliers de manifestants sont rassemblés à Beyrouth pour protester contre leurs dirigeants qu'ils accusent de corruption et d'incurie, quatre jours après des explosions au port de la capitale, qui ont fait au moins 158 morts et plus de 6000 blessés.

Des coups de feu entendus. La police a confirmé à l'agence Reuters que des balles avaient été tirées. Les images retransmises en direct par des télévisions libanaises et sur les réseaux sociaux montrent également plusieurs personnes visiblement touchées par des balles en caoutchouc.

Au moins 110 blessés lors de la manifestation. Plus de 110 personnes ont été blessées et 32 ont dû être hospitalisées, selon des responsables de la Croix-Rouge cités par des médias libanais.

Occupation du bâtiment du ministère des Affaires étrangères. Des dizaines de manifestants ont réussi à pénétrer à l'intérieur du bâtiment officiel. Selon un journaliste de Reuters présent sur place, des manifestants ont également brûlé un portrait du président libanais Michel Aoun et chanté des chants contre la classe politique. "Nous allons rester là. Nous appelons tous les Libanais à occuper les ministères", a déclaré un manifestant dans un mégaphone.

Un lourd bilan. Les explosions ont fait au moins 158 morts, plus de 6 000 blessés et 21 personnes sont encore portées disparues, a nnoncé le ministère de la Santé.

Une visioconférence internationale de donateurs prévue dimanche à 14 heures. Elle sera co-organisée par l'ONU et la France. Donald Trump a annoncé qu'il participerait à cette réunion  pour venir en aide au Liban.