"On a vraiment peur que la situation tourne à la catastrophe" : à Gaza, l'hôpital Al-Qods au bord de la rupture

L'un des plus grands hôpitaux du territoire palestinien manque de tout alors que la situation empire dans la bande de Gaza.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
L'hôpital Al-Qods, dans la bande de Gaza. (DR)

En principe, c'est un fleuron de la médecine dans la bande de Gaza : soins intensifs, chirurgie, radiologie. Aujourd'hui, la structure est à la dérive complète. Al-Qods est le deuxième plus grand hôpital de la bande de Gaza avec ses trois bâtiments de six à dix étages. En ce moment, il est complètement débordé par l'afflux de plus de 14 000 Gazaouis, entassés dans les couloirs pour se protéger des bombardements.

 "La situation est vraiment très très mauvaise, l’hôpital n’est pas préparé a servir d’abri, raconte le directeur de l'hôpital, Bachar Morad. Mais comme il n’y a pas un seul endroit sûr dans Gaza, on a fait de notre hôpital un abri. On a facilité l’accès à l’eau, à l’électricité, et parfois à la nourriture pour ce nombre important d’habitants."

"On a besoin d'aide."

Nedal Abdel, membre de l'équipe médicale de l'hôpital Al-Qods

à franceinfo

La structure hospitalière peut gérer 200 lits si elle pousse les murs mais la situation actuelle rend très compliqué le quotidien. "On a peur, vraiment. On a peur que ça tourne à la catastrophe", lâche le directeur qui estime de 2 000 à 3 000 le nombre de blessés qui arrive chaque jour. Si on y ajoute la population réfugiée dans les murs pour se protéger des bombardements, le fioul en vient à manquer pour alimenter les deux générateurs qui fonctionnent encore.

"Ils essaient de garder du courant dans les salles d’opération et dans les unités de soins intensifs mais ils ont coupé le courant dans d’autres secteurs de l’hôpital", raconte Nedal Abdel, un membre de l'équipe médicale de l'hôpital Al-Qods. Il poursuit : "Ils essaient de reduire la consommation au maximum. On fait comme on peut, on peut faire certaines interventions chirurgicales avec la lumière des téléphones, mais pour d’autres ce n’est pas possible. On a besoin d’évacuer des patients dans d’autres pays comme l’Égypte, par exemple, pour faire de la place." La situation devient intenable d'autant que certaines personnes sauvées des bombardements sont gravement blessées.

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