Humanitaires tués à Gaza : "C’est une attaque délibérée" qui "s'inscrit dans une longue chaîne d'attaques contre les secouristes", dénonce MSF

Médecins sans frontières assure avoir demandé des comptes à l'armée israélienne "pour les nombreux incidents dont nous avons été victimes" et n'avoir reçu aucune explications jusqu'ici.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Claire Magone, directrice générale de Médecins sans frontières, le 7 novembre 2023. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"C'est une attaque délibérée" de l'armée israélienne qui "s'inscrit dans une longue chaîne d'attaques contre les secouristes", a dénoncé mardi 2 avril sur franceinfo Claire Magone, directrice générale de Médecins sans frontières. Sept humanitaires de l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK) ont été tués dans une frappe alors qu'ils distribuaient de la nourriture dans la bande de Gaza lundi. La frappe est attribuée à l'armée israélienne qui promet une enquête.

Le convoi était "identifié avec un mouvement notifié, c'est-à-dire où l'information a circulé, donc l'armée israélienne sait que ce convoi est en route, ça s'appelle effectivement une attaque délibérée", a affirmé Claire Magone. Selon la directrice générale de MSF, ce n'est "pas la première fois que l'armée israélienne attaque de façon délibérée des secouristes, des médecins, des humanitaires et aussi des journalistes". En novembre dernier, un membre de la famille d'un employé de MSF est décédé et un autre a été blessé lors d'une attaque contre un convoi de MSF qui tentait d'évacuer 137 personnes bloquées dans les locaux de l’organisation situés près de l'hôpital al-Chifa. Le vice-président de Médecin sans frontières, évoquait plus tôt mardi sur franceinfo, "plus de 150 morts des Nations unies sous les bombardements".

"Tous les jours, on se pose la question des limites de notre action"

Trois victimes de l’ONG américaine sont "originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni", a confirmé World Central Kitchen, ajoutant qu'une quatrième victime avait la double nationalité américaine et canadienne et qu'une cinquième était palestinienne. "Depuis le début de la guerre, on limite beaucoup le nombre de personnels internationaux", il y en a une vingtaine, "parce qu'on a une responsabilité particulière avec le personnel international sur leur sécurité", a précisé Claire Magone. "Tous les jours, on se pose la question des limites de notre action, la dangerosité. On demande des comptes nous-mêmes à l'armée israélienne pour les nombreux incidents dont nous avons été victimes", a-t-elle ajouté, mais pour l’instant, sans avoir reçu d'"explications" ou de "justifications quelconques".

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