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Guerre entre le Hamas et Israël : des centaines d’ultra-orthodoxes se portent volontaires pour rejoindre l’armée israélienne

Depuis l’attaque du Hamas, près de 2 000 ultra-orthodoxes ont postulé pour combattre au sein de Tsahal. Une rareté alors que la grande majorité de cette communauté est dispensée de service militaire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des juifs ultra-orthodoxes rendent visite à des soldats de l'armée israélienne, pendant la guerre contre le Hamas. (MENAHEM KAHANA / AFP)

C’est une communauté qui suscite de vives crispations au sein même d’Israël. Les ultra-orthodoxes, également appelés "haredim" en hébreu (les craignant Dieu), n’effectuent pour la plupart pas leur service militaire, provoquant d’intenses débats. Mais depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les choses commencent à changer.

En moins de deux semaines, près de 2 000 juifs ultra-orthodoxes se sont ainsi portés volontaires pour rejoindre les rangs de Tsahal, selon des propos relayés par I24News et The Times Of Israël. "Nous assistons à une tendance de membres du public ultra-orthodoxe postulant pour s'enrôler et se porter volontaires dans Tsahal. Nous créons des programmes dédiés pour cela et les recrutements commenceront à partir" du lundi 23 octobre, a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari.

De nombreuses dispenses de service militaire

En Israël, le service militaire est obligatoire dès 18 ans. Les garçons doivent servir pendant deux ans et huit mois, une période réduite à deux ans pour les filles. Mais la grande majorité de la communauté ultra-orthodoxe, qui vit quasiment en vase clos, bénéficie d’une exemption depuis la création de l'État hébreu en 1948. C'est notamment le cas pour les hommes qui étudient dans les yeshivas, les centres où sont enseignés la Torah et le Talmud, les textes sacrés du judaïsme.

L'écrasante majorité d'entre eux ne travaille pas et se consacre uniquement à la religion, tandis que les femmes s'occupent des enfants et sont chargées de ramener de quoi vivre. Conséquence : seuls 1 200 hommes ultra-orthodoxes ont effectué leur service militaire en 2020, soit moitié moins qu'en 2015, selon une étude de l’Institut israélien de la démocratie (IDI) relayée en début d'année par The Times of Israel.

Ce privilège suscite depuis des années des débats passionnés et l'agacement de la population laïque israélienne. Des lois ont bien été adoptées au début des années 2000 pour inciter les "haredim" à s'engager, sans grand succès. Et la coalition menée par Benjamin Netanyahou et l'extrême droite religieuse israélienne, qui était au pouvoir jusqu'à l'attaque du Hamas, avait au contraire renforcé l'exemption accordée aux ultra-orthodoxes. Les freins restent donc nombreux pour intégrer cette communauté, qui représente près de 13,5% de la population israélienne, au sein de l'armée d'Israël.

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