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Pays-Bas : par crainte du piratage, les bulletins de vote seront comptés à la main aux prochaines élections

Aux Pays-Bas, les élections législatives du 15 mars prochain seront organisées sans l'aide de logiciel ou d'ordinateur pour le comptage des votes. Le système a été jugé trop vulnérable. 

Article rédigé par Pierre Benazet, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les Pays-Bas après avoir abandonné le vote électronique, vont revenir à la méthode traditionnelle pour le comptage des voix (illustration). (IRINA / RIA NOVOSTI)

Les élections législatives du 15 mars prochain aux Pays-Bas se dérouleront avec une méthode à l'ancienne pour le comptage des voix. Jusque là, une fois le dépouillement à la main terminé, dans les bureaux de vote, les ordinateurs rassemblent les données chiffrées, au niveau régional puis national. Le ministre de l'Intérieur néerlandais a décidé, mercredi 1er février, de s'en passer, après avoir évoqué la vulnérabilité du système informatique et la menace de piratage. Une motivation qui rappelle les soupçons de cyberattaque lors de la dernière présidentielle américaine.

Un logiciel dépassé

Aux Pays-Bas, le "logiciel de soutien électoral", appelé OSV (Ondersteunende Software Verkiezingen), est la cible de toutes les critiques. Il s'agit d'une sorte de tableur destiné centraliser les décomptes des bulletins. Le problème c’est qu’il est terriblement vieillot, mal protégé contre le piratage et surtout qu’il peut être installé sur n’importe quel ordinateur, même ceux qui tournent avec des systèmes d’exploitation de plus de quinze ans comme Windows XPLes bulletins de vote seront donc à nouveau comptabilisés à la main. Par ailleurs, le logiciel OSV sauvegarde les résultats et les transmet dans un format non crypté, via un simple mail vulnérable aux interceptions.

Le vote électronique a déjà disparu

La décision d'un retour à la méthode traditionnelle rappelle à tous dans le pays le feuilleton du vote électronique. Alors que les Pays-Bas avaient été parmi les premiers à installer des ordinateurs de vote qui équipaient 90% des bureaux, les autorités y ont renoncé en 2008, estimant que le système était trop facile à pirater. A l'époque, un groupe d’activistes avait même vu le jour avec un slogan, "Nous ne faisons pas confiance aux ordinateurs de vote".

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