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La mixité est interdite dans les écoles de Gaza

Dans la bande de Gaza, les garçons et les filles âgées de plus de neuf ans ne pourront plus aller en classe ensemble. Une loi interdisant aux élèves de sexe opposé de fréquenter la même école est entrée en vigueur, le 1er avril 2013.
Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Une classe dans une école de Gaza, le 2 Avril 2013.   (AFP PHOTO / MAHMUD HAMS)

Ce texte, approuvé par le conseil législatif du Hamas, concerne toutes les écoles de l'enclave palestinienne, y compris les écoles chrétiennes ou celles chapeautées par les Nations-Unies. Dans ces deux derniers cas, la loi est plus dure à accepter car l'enseignement est mixte jusqu'au lycée.
 
Le Hamas a également demandé aux jeunes filles d’être vêtues de longues robes noires, les cheveux recouverts d’un foulard blanc, et aux professeurs de sexe masculin de n’enseigner qu’aux garçons.
 
Du côté des écoles  publiques, garçons et filles étaient déjà scolarisés dans des classes séparées et, pour Wali Mezher, le conseiller juridique du ministère de l'Education, ceci n’est qu’une évolution logique : «Nous sommes un peuple musulman (...). Nous faisons ce qui sert notre peuple et sa culture», a-t-il déclaré.
 
Un autre son de cloche vient de Zeinab al-Ghoneimi, une militante des droits des femmes à
Gaza. Pour elle, cette nouvelle loi correspond à la volonté du Hamas d'imposer ses valeurs. «Plutôt que de se cacher derrière la tradition, pourquoi ne disent-ils pas clairement qu'ils sont islamistes et qu'ils veulent islamiser la société ?»
 
La bande de Gaza est gouvernée par Le Hamas depuis juin 2007, suite à la défaite en janvier 2006 aux élections législatives du Fatah palestinien.
 
Avant cette nouvelle mesure, l’obligation du port de la robe islamique pour les juristes, l’impossibilité pour des hommes de travailler dans les salons de coiffure pour dames ou encore l’interdiction de danser ou de fumer en public pour les femmes… étaient déjà des preuves que le fondamentalisme religieux progresse dans la bande de Gaza.
 
Les militants des droits de l’Homme et l'Autorité palestinienne, dominée par les laïcs du Fatah mais qui n’exerce son influence qu’en Cisjordanie, ont vivement critiqué ces initiatives.

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