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Nuit de violences en Egypte : au moins 23 morts lors d'affrontements entre pro et anti-Morsi

La tension est à son comble en Egypte. Dans la soirée, Mohamed Morsi a défié l'armée, expliquant, dans un discours à la télévision, ne pas avoir d'autre choix que de poursuivre la tâche qui lui avait été confiée démocratiquement. Peu avant, Washington et Paris s'étaient inquiétés de la situation égyptienne et avaient demandé au président "d'écouter le peuple".
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Mohamed Abd El Ghany Reuters)

Une nuit de violences en Egypte. Pro et anti-Morsi se sont très violemment opposés, notamment sur le campus de l'université du Caire, où l'on dénombre 16 morts et quelque 200 blessés : des milliers de manifestants islamistes s'y étaient rassemblés.

Plus tôt dans la soirée, des affrontements avaient éclaté dans le quartier de Guizeh, où sept personnes au moins ont été tuées, et des dizaines blessées. 

Des heurts ont été aussi signalés à Alexandrie et dans la vilel de Kaliouba, au nord du Caire.

Morsi refuse de partir

L'opposition, très remontée, accuse le président Morsi de conduire le pays à la confrontation et à la violence.

Ces déclarations
interviennent alors que le président Morsi a rencontré le général Abdel Fattah
al-Sissi, chef de l'armée. Ce mardi, l'armée a annoncé que si aucun accord n'était trouvé entre le président et les opposants, elle allait dissoudre le parlement et suspendre la Constitution.

"Je n'ai pas d'autre choix que de poursuivre la tâche qui m'a été confiée démocratiquement" (Mohamed Morsi)

En réponse, mardi soir, Mohamed Morsi a demandé à l'armée de retirer son ultimatum. Un tweet de la présidence égyptienne indique que "le président Mohamed Morsi affirme qu'il détient la légitimité constitutionnelle et rejette toute tentative de s'en éloigner, il appelle les forces armées à retirer leur mise en garde et refuse de se faire dicter sa conduite, que ce soit dans le pays ou à l'étranger ". L'ultimatum de l'armée se termine mercredi à 17h.

Dans un discours prononcé à la télévision, il a souligné qu'il n'avait "pas d'autre choix que de poursuivre la tâche qui lui a été confiée démocratiquement ". Il a rejeté toute possibilité de démission "le peuple m'a choisi lors d'élections libres et équitables" et ajouté qu'il "continuerait à assumer la responsabilité " du pays. La "légitimité " est "la seule garantie contre l'effusion de sang ", a-t-il ajouté.

L'opposition dénonce un appel à la guerre civile

Après le discours télévisé du président, l'opposition égyptienne a estimé que Mohamed Morsi avait lancé un appel à la guerre civile. "C'est un appel public à la guerre civile (...) Le président continue de rejeter les appels à la démission lancés par le peuple égyptien ", a réagi Khaled Dawoud, porte-parole du Front de salut national (FSN), principal bloc de l'opposition laïque, libérale et de la gauche égyptienne.

Réaction de la France

Peu avant, la France avait réagi à la crise égyptienne. Le ministre des Affaires étrangères a appelé ce mardi Mohamed Morsi au dialogue. "Quand il y a une telle masse de problèmes et une telle masse de population qui exprime plus qu'un malaise, un refus, une angoisse, il faut que le gouvernement égyptien écoute le peuple. (...) Il faut que le président Morsi entende ce qui se passe ", a déclaré Laurent Fabius. 

"La France demande qu'il y ait un dialogue. On ne peut pas réagir autrement" (Laurent Fabius)

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