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Plus de 5.000 soldats américains déployés en Irak et en Syrie

On parle beaucoup de la présence russe en Syrie. Mais c’est oublier que des soldats américains sont aussi déployés au sol, en Irak et en Syrie. Un soldat a d’ailleurs été tué le 3 mai. Barack Obama a annoncé le 25 avril dernier un renforcement de la présence américaine au sol en Syrie. Avec sans doute plus de 5.O00 hommes au sol, on est loin de sa position du «no boots on the ground».
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Décembre 2015, un soldat américain en Irak. (ALI MOHAMMED)

Difficile d'avoir des chiffres officiels sur la présence effective des Américains au sol dans les combats contre Daech en Syrie et en Irak. En tout cas cette présence est avérée dans les combats puisque la mort d'un Américain en Irak, un Navy Seal (forces spéciales américaines) a été annoncée le 3 mai. C'est le troisième soldat officiellement mort en Irak, depuis que les Américains sont revenus en Irak en 2014 pour stopper les forces de l'autoproclamé Etat islamique.

5.000 soldats en Irak
Se demander s'il y a des forces au sol («boots on the ground») semble aujourd'hui dépassé. La présence américaine dans les combats est désormais actée, mais la vraie question est de savoir combien d'hommes en tout déployés. «Officiellement, cette présence est d'un peu plus de 4.000 soldats, là pour conseiller et former les forces irakiennes. Mais des responsables du Pentagone ont déclaré que le nombre réel est plus proche de 5.000, si l'on tient compte des soldats sur les affectations temporaires et les rotations», précise le journal américain The Week. Si aujourd'hui Washington reconnaît la présence de ces soldats, le gouvernement américain ne veut pas reconnaître leur engagement dans les combats, restant sur le terme de conseillers.


Pourtant l'engrenage est là. Du premier contingent de 170 soldats américains qui sont entrés dans Bagdad en tant que conseillers en juin 2014, après que l'État islamique a envahi une grande partie du nord de l'Irak et semblait sur le point de menacer Bagdad , le total des troupes a bondi à 1.550 six mois plus tard. Il a dépassé 3.000 en avril 2015. La dernière augmentation annoncée par secrétaire à la Défense Ash Carter pousse le total autorisé  au-dessus de 4.000. Et de nouvelles hausses semblent probables, résume ABCnews.

Renforts en Syrie
Le président Obama a annoncé le 25 avril l'arrivée de renforts américains en Syrie. 250 hommes devraient s'ajouter aux 50 déjà présents. «Le 27 avril, près de 150 militaires américains sont arrivés dans la ville de Rmelan, contrôlée par les Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie, a rapporté l’agence de presse syrienne SANA. Une source affirme qu’une partie du contingent s’est immédiatement rendue au Nord de la province de Raqqa», a affirmé Russia Today, alors que Moscou critiquait cette arrivée de soldats sans l'accord du gouvernement de Damas.

Pour le site MilitaryTimes, «ces troupes travaillent avec les forces syriennes locales et sont principalement des forces spéciales de l'armée, mais la dernière augmentation comprendra également des unités médicales et de la logistique».

Ces forces en Syrie travaillent principalement avec les Kurdes des YPG. Des images récentes montraient ces forces spéciales en action dans un reportage sur les combats menés contre Daech par les combattants kurdes, diffusé par France24. Des forces qui ne se contentaient pas d'assurer les liaisons entre le sol et les A10 américains, mais intervenaient militairement pour soutenir les Kurdes, quand ceux-ci étaient en difficulté. Les Américains contrôleraient une base aérienne, Rmelan, dans le nord de la Syrie pour apporter du matériel aux combattants anti-Daech.


La position officielle américaine
Le président Obama avait fait retirer les forces américaines engagées en Irak depuis la guerre voulue par George Bush. Difficile pour lui du coup de reconnaître qu'il était obligé de remettre des hommes à terre dans le pays, d'où l'extrème prudence choisie par les Américains dans leur communication sur leur présence à terre. On reste certes très loin des chiffres de soldats engagés sur des théatres d'opération en 2008 où plus de 190.000 hommes étaient engagés en Irak et en Afghanistan.

Le secretaire d'Etat à la défense, Ash Carter a déclaré, devant la commission des forces armées du Sénat, que les troupes américaines ne vont pas à la guerre pour se substituer aux forces locales mais essaient «de les rendre assez puissantes pour qu'elles puissent expulser Daech avec notre soutien». C'est pour cela que les autorités américaines refusent de dire que les trois soldats tués l'ont été car ils combattaient. Leur mort est, selon celles-ci, toujours due à des attaques de Daech. Une nuance qui pourrait être difficile à expliquer en cas de pertes plus nombreuses.

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