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MH370 : ce que pourrait nous apprendre l'analyse du débris

Les enquêteurs français et malaisiens entament à partir de ce mercredi l'analyse du débris d'avion retrouvé la semaine dernière sur une plage de La Réunion. Si on a déjà la certitude que ce flaperon appartient à un Boeing 777, les analyses vont permettre de savoir s'il s'agit du vol MH370 de la Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014.
Article rédigé par Olivier Boy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le débris de Boeing 777 retrouvé la semaine dernière à La Réunion © REUTERS/Zinfos974/Prisca Bigot)

Ces analyses sont très attendues. En effet, elles pourraient permettre d'affirmer que le débris d'avion retrouvé la semaine dernière à La Réunion est bien un morceau du vol MH370 de la Malaysia Airlines, disparu mystérieusement le 8 mars 2014, avec 239 personnes à son bord.

Le caisson contenant le débris, acheminé en métropole samedi, sera ouvert "mercredi en début d'après-midi" dans un laboratoire de la Direction générale de l'armement-Techniques aéronautiques (DGA-TA) de Balma, dans la banlieue de Toulouse.

Il est pour l'instant impossible de dire quand seront connus les résultats, mais ils pourraient permettre de faire grandement avancer cette enquête, sur plusieurs points :

► 1 : Est-ce bien le MH370 ?

Les analyses pourraient confirmer qu'il s'agit bien là d'un débris du vol MH370. Les experts vont voir par exemple s'il y a des chiffres sur le débris. Toutes les pièces d'un avion porte des numéros comme un puzzle. Il peut aussi y avoir des traces de peinture, qui sont propres à chaque compagnie aérienne, et donc désigner clairement ou non la Malaysian Airlines.

Les experts vont recouper leurs observations avec les plans demandés au constructeur, les matériaux utilisés, les procédés de fabrication... "En général, il y a une plaquette d'identification sur la pièce, sur laquelle on trouvera le type d'avion et le numéro de série de la pièce individuelle ", indique sur France Info Laurent Duboulet, expert aéronautique indépendant.

Compte tenu de la certitude qu'il s'agit bien du flaperon d'un Boeing 777, la probabilité qu'il s'agisse du MH370 est réelle puisqu'aucun autre accident aérien n'a impliqué ce type d'appareil dans cette région du monde.

► 2 : Que s'est-il passé au moment du crash ?

Grâce aux analyses, les experts vont tenter de déceler si cette pièce de l'avion, donc ce morceau d'aile, porte les explications du crash. On peut penser par exemple à des traces d'explosion. Les experts interrogés là-dessus sont plutôt pessimistes.

Mais ces analyses pourraient éventuellement indiquer "le type de rupture " de la pièce, ajoute Laurent Duboulet, expert aéronautique. Comment cette pièce s'est-elle détachée de l'avion ? Deux types de rupture sont possibles : "La première c'est une rupture statique, comme du bois vert qu'on casse, une rupture brutale, immédiate ", explique-t-il. L'autre type de rupture se fait "par l'usure, qu'on appelle la fatigue, c'est à dire par des flexions alternées de l'avion, par exemple des ailes, qui peuvent induire des petites fissures dans la structure de l'avion ".

L'analyse pourrait permettre de déterminer "le type de rupture" du fragment d'aile -Laurent Duboulet est expert aéronautique indépendant

► 3 : Où se trouve l'avion ?

Les analyses peuvent enfin permettre de préciser dans quelle zone l'avion s'est écrasé. En effet, le morceau d'aile est dans l'eau depuis mars 2014, il y a des petits crustacés dessus, des crustacés qui vivent en fonction des espèces dans des mers plus ou moins chaudes. Tout cela pourrait donner une indication sur l'endroit de l'Océan indien où le crash s'est produit. Ainsi cela permettrait de savoir où les équipes doivent à nouveau concentrer les recherches pour tenter de retrouver l'avion disparu depuis seize mois.

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