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Le premier anniversaire de la mort de Ben Laden met le Pakistan mal à l'aise

Entre culpabilité, doutes sur ses services de renseignements et méfiance réciproque vis-à-vis des Etats-Unis, le Pakistan a souffert de la mort de Ben Laden sur son territoire, voilà un an. L'anniversaire de l'assaut contre la villa d'Abbottabad replonge le pays dans le doute et un certain mystère.
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ils ont beau habiter tout près de la maison où Ben Laden a été tué, ils n'ont jamais vu le corps du terroriste. Alors ils ne croient pas à l'histoire "officielle ".  "Ben Laden n'était pas là. Sa famille, peut-être, mais pas lui. Tout cela, c'est un montage des Américains et de l'armée pakistanaise, qui est prête à tout pour recevoir leur argent ", explique un riverain.

"Tous répètent la même histoire, mais c'est pour ne pas avouer qu'ils ont honte ", estime un journaliste pakistanias, "la honte de voir que Ben Laden se cachait chez eux alors qu'au même moment les alliés d'Al-Qaïda tuaient des gens par milliers avec leurs attentats suicide dans le pays ". Depuis l'assaut, il y a un an, l'armée a rasé le bâtiment où vivait Oussama Ben Laden.

Les excuses n'arrêtent pas les rumeurs

L'armée, omniprésente, soupçonnait-elle la présence de l'homme le plus recherché au monde ? "Les chefs militaires ont eu peur en réalisant qu'ils étaient incapables de savoir si certains de leurs éléments, proches des islamistes, avaient pu aider Ben Laden à se cacher ", admet une source proche des services de sécurité, qui souhaite rester anonyme.

L'affaire a conduit le général Shuja Pasha, chef des services de renseignements de l'armée, à un rare mea culpa devant le Parlement. Il a reconnu devant le Parlement une "défaillance " de ses services.

Le mystère ne s'arrête pas à la mort de Ben Laden. D'autres rumeurs ont circulé au Pakistan au sujet de ses trois épouses et des enfants qui vivaient avec lui à Abbottabad. Ils ont été arrêtés l'année dernière, puis expulsés vers l'Arabie Saoudite. Le tabloïd anglais The Sun croit savoir qu'une des épouses a informé les Américains, par jalousie.


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