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Le gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper est tombé vendredi

Cette chute a été provoquée par une motion de censure qualifiiée d' "historique" votée par le parlement canadien.La motion était motivée par l'"l'outrage au parlement" reproché au gouvernement, minoritaire depuis cinq ans. Elle a été appuyée par 156 voix, soit l'ensemble des députés d'opposition présents, contre 145 voix des conservateurs.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Le premier ministre canadien sortant, Stephen Harper, à Ottawa, le 25 mars 2011. (AFP PHOTO/GEOFF ROBINS)

Cette chute a été provoquée par une motion de censure qualifiiée d' "historique" votée par le parlement canadien.

La motion était motivée par l'"l'outrage au parlement" reproché au gouvernement, minoritaire depuis cinq ans. Elle a été appuyée par 156 voix, soit l'ensemble des députés d'opposition présents, contre 145 voix des conservateurs.

Des élections législatives anticipées sont prévues début mai.

Il s'agit d'une première dans l'histoire du parlementarisme britannique, dont le modèle est suivi au Canada, pays du Commonwealth dont la reine Elizabeth II est le chef d'Etat en titre.

Pour porter cette accusation d'outrage au parlement, l'opposition avait invoqué notamment le refus du gouvernement de livrer aux députés des renseignements précis sur le coût de son programme de lutte contre la criminalité, de l'achat d'avions de chasse et d'exonérations d'impôts offertes aux entreprises.

Dès la fin de la séance, le Premier ministre sortant Stephen Harper et le chef de l'opposition libérale Michael Ignatieff ont fait des déclarations inaugurant la campagne électorale, l'un attirant l'attention sur l'économie, l'autre sur les questions éthiques et la démocratie.

Harper défend son bilan
Le premier ministre sortant a passé sous silence les raisons invoquées par l'opposition pour censurer son gouvernement.

Il a en revanche défendu son budget, affirmant qu'il n'y avait rien dans ce projet "que l'opposition ne pouvait pas ou ne devait pas soutenir" et invoquant la nécessité de défendre la reprise encore "fragile" de l'économie.

"Malheureusement, a-t-il affirmé, M. Ignatieff et ses partenaires de la coalition, le NPD (Nouveau parti démocratique, gauche) et le Bloc Québécois ont bien fait comprendre qu'ils avaient déjà décidé d'aller aux élections", dont "les Canadiens et les Canadiennes ne voulaient clairement pas".

M. Harper a indiqué qu'il allait se rendre samedi chez le gouverneur général David Johnston pour lui annoncer sa démission et lui demander de dissoudre le parlement. Selon la tradition, en sortant de chez le représentant de la reine d'Angleterre, le Premier ministre sortant annoncera la date des élections, les quatrièmes en sept ans.

L'opposition vante l' "alternative claire"
De son côté, M. Ignatieff a envoyé une nouvelle volée de bois vert à M. Harper et a affirmé représenter, avec son équipe, "une alternative claire" aux conservateurs.

"Cela veut dire un gouvernement qui respecte la démocratie, qui veut que le Canada devienne un pays vert, un pays fier sur la scène internationale et qui s'occupe des familles et de leurs priorités au lieu des avions de chasse", a-t-il poursuivi, avant d'affirmer que "plus de 60% de la population ne veut pas simplement restreindre (l'action de) M. Harper, mais le remplacer".

Issue des élections incertaines
Si l'opposition est parvenue à surmonter ses divisions pour faire tomber le gouvernement conservateur, il n'est pas du tout certain qu'elle puisse se retrouver au pouvoir à l'issue du scrutin. Et celui-ci pourrait finalement offrir aux conservateurs l'occasion d'obtenir une majorité au parlement, après cinq ans de gouvernement minoritaire.

La formation du Premier ministre sortant est créditée de 43% des intentions de vote, contre 24% pour le Parti libéral, la principale formation d'opposition, selon un sondage publié jeudi par l'Institut Ipsos Reid pour le groupe de presse Postmedia News.

Le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) bénéficie quant à lui de 16% des intentions de vote, selon cette enquête réalisée mardi après la présentation du budget, aussitôt rejeté par l'opposition.

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