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Le G20 cherche à sortir l'économie mondiale de sa langueur

Au Japon, en Europe, au Brésil, en Russie et même en Afrique, les clignotants de la croissance sont au rouge. La Chine premier exportateur mondial souffre du ralentissement du commerce international. Parmi les BRICS seule l'Inde maintient son rythme de croissance. Les pays du G20 réunis à Hanghzou près de Shanghaï, cherchent des solutions pour sortir l'économie mondiale de son anémie.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Photo des chefs d'Etat et de gouvernements présents au sommet du G20 à Hangzhou (reuters/ Damir Sagolj)

Réunis à Hangzhou près de Shanghaï, les pays du G20 (85% du PIB mondial) sont appelés à sortir l’économie mondiale de sa langueur. Avec une croissance mondiale d’à peine 3% en 2015, les économies occidentales semblent toujours convalescentes suite à la crise des subprimes de 2008.

2016 comme 2015 est marquée par un ralentissement inédit du commerce international. Le Brésil, la Russie, l’Argentine, le Venezuela... très dépendants des matières premières sont tous passés par la case récession. Un nombre croissant de pays sont lestés par une dette qui pèse sur les investissements. Le vieillissement de la population au Japon et en Europe affaiblit la consommation.

Le FMI tire la sonnette d'alarme 
Même l’Afrique promise pourtant à un grand rattrapage est à la peine. Le FMI prévoit une croissance divisée par deux en 2016 pour l’Afrique subsaharienne.
Le Nigeria, plus grande économie du continent, fait «face à des pénuries de devises provoquées par la baisse des recettes pétrolières, à la faible production d’énergie électrique et à une perte de confiance des investisseurs», affirme le FMI.

En Afrique du Sud, 5e membre des Brics, la croissance sera proche de zéro en 2016.
 
Même la locomotive chinoise, qui représente un tiers de la croissance mondiale, est passé sous la barre des 7%. Premier exportateur devant les Etats-Unis, l’Empire du Milieu est la première victime de ce ralentissement.
 
Les raisons de cette croissance atone ne sont pas toujours bien identifiées. «Une productivité inhabituellement faible, des niveaux de dettes historiquement élevés», affirment les experts du FMI.
 
Excès d’endettement
L’endettement des Etats, des entreprises et des ménages joue un rôle certain dans ce ralentissement. Depuis 2007, l’endettement planétaire à augmenté de 60.000 milliards de dollars, soit plus de 80% du PIB mondial. La dette publique représente 225% du PIB Chinois, 96% en France, 71% au Brésil.
 
Pour que cette montagne de dette soit soutenable, les grandes banques centrales ont opéré des achats massifs de titres et baissé les taux d’intérêts jusqu'en en zone négative. Les  banquiers centraux, réunis fin août 2016 à Jackson Hole, ont toutefois clairement affirmé que la politique monétaire avait atteint ces limites.
 
Pékin entend profiter du premier G20 organisé sur son sol pour remettre du vent dans les voiles en invitant ceux qui ont des excédents commerciaux et budgétaires (l’Allemagne) à relancer leurs investissements.

La Chine a de son côté misé sur le développement de son marché intérieur. La part des exportations dans le PIB chinois est passé de 36% à 26%, mais la transition est encore lente.
La Chine a beau investir massivement dans les infrastructures, elle souffre d’énormes surcapacités industrielles, notamment dans l’acier.

Ses marges de manœuvres sont limitées : la monnaie chinoise, le yuan, a déjà perdu 20% par rapport au yen (Japon), mais Pékin ne peut aller plus loin sans déclencher une nouvelle guerre des monnaies. Pékin veut surtout éviter les tentations protectionnistes de ses partenaires anglais (Brexit) et américains (Trump).
 
Réformes et coordination des politiques économiques
Selon le FMI, le retour à une croissance solide passe par plus d’innovation, de productivité, d’investissements, de formation professionnelle, d’économie verte.
Cela passe également par une meilleure coordination internationale des politiques économiques. Pays riches et émergents doivent trouver ensemble les moyens de mieux piloter la mondialisation. C’est tout l’enjeu du sommet de Hangzhou.
 

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