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L'exécution de Hank Skinner a été suspendue mercredi par la Cour suprême des Etats-Unis

La décision de la plus haute juridiction des Etats-Unis est intervenue 3/4 d'heure avant qu'il fasse les huit pas le séparant de la tablette où il devait recevoir l'injection mortelle.Cet homme devait subir la peine capitale pour le triple meurtre, le soir du réveillon 1993, de sa compagne, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés.
Article rédigé par France2.fr
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Hank Skinner, dans le couloir de la mort depuis 15 ans, ici à quelques heures de son exécution en mars 2010. (France 2)

La décision de la plus haute juridiction des Etats-Unis est intervenue 3/4 d'heure avant qu'il fasse les huit pas le séparant de la tablette où il devait recevoir l'injection mortelle.

Cet homme devait subir la peine capitale pour le triple meurtre, le soir du réveillon 1993, de sa compagne, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés.

"Ce sursis laisse entendre que la Cour suprême juge qu'il y a plusieurs problèmes dans le dossier de M. Skinner qui méritent un examen méticuleux", a réagi dans un communiqué son avocat Rob Owen.

La condamnation a créé polémique car l'Etat du Texas refuse de laisser Hank Skinner réaliser, même à ses frais, des tests ADN qui selon lui l'innocenteraient.

"Des exécutions de condamnés qui sont ensuite innocentés par des tests ADN arrivent régulièrement aux Etats-Unis. Nous ne voulons pas que cela arrive à nouveau", a déclaré à la presse Raphaël Chenuil-Hazan, directeur de l'association française "Ensemble contre la peine de mort".

Le Texas a exécuté 451 personnes depuis 1976, loin devant tous les autres Etats américains. Les Etats-Unis ont libéré 17 condamnés du couloir de la mort ces dernières années grâce aux tests ADN.

Une enquête journalistique disculpe Hank Skinner
Dans le cas de Hank Skinner, l'accusation avait démontré lors du procès la présence de l'accusé sur les lieux du drame, c'est-à-dire chez lui, un fait qu'il ne conteste pas. Mais il assure que seul un tiers a pu agir puisqu'il était évanoui au moment des crimes. La présence d'un cocktail d'anxiolytiques, d'anti-douleurs et d'alcool dans son organisme avait été confirmée par une prise de sang.

Depuis dix ans, M. Skinner, marié à une militante française contre la peine de mort, a reçu le soutien d'un professeur de journalisme à la Northwestern University qui a refait l'enquête avec ses élèves. David Protess est convaincu que des tests comparant son ADN aux éléments retrouvés sur les victimes le disculperaient à coup sûr.

"Pas d'aveux, pas de témoin visuel des meurtres, pas de mobile apparent, pas de tendances violentes chez M. Skinner ", a expliqué M. Protess dans une lettre au Comité des grâces, qui a néanmoins refusé à l'unanimité de suspendre l'exécution lundi.

M Protess a en revanche désigné un oncle de la compagne de Skinner, au passé violent, qui avait harcelé sa nièce durant une fête de réveillon où elle s'était rendue seule, laissant son compagnon endormi. Cet oncle "n'a jamais été interrogé".

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