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Prise à la gorge, Athènes échoue à trouver un accord avec ses créanciers

Chaque partie est arrivée à la table des négociations avec son propre plan de réformes et l'ambition d'en faire la base des négociations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Claude Juncker et Alexis Tsipras, le 3 juin 2015 à Bruxelles (Belgique). (FRANCOIS LENOIR / REUTERS)

L'accord se fait attendre, même si le temps presse. La Grèce et ses créanciers ne sont pas parvenus à se mettre d'accord, dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juin à Bruxelles (Belgique), sur les réformes à mettre en place pour débloquer rapidement une tranche d'aide vitale pour la survie financière du pays, à court d'argent.

Autour de la table, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, le patron de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le chef de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, ont indiqué avoir eu un échange globalement "constructif" et "positif". Mais d'importantes divergences demeurent entre Athènes et ses créanciers, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI). Chaque partie est en effet arrivée à la table des négociations avec son propre plan de réformes et l'ambition d'en faire la base des négociations.

Le plan d'Athènes, un texte de 46 pages, inclut, selon la presse grecque, une réforme de la TVA, l'unification graduelle des caisses de retraite, la suppression des retraites anticipées et une accélération des privatisations. Le programme des créanciers a de son côté été élaboré après une réunion, lundi, au pied levé, entre les dirigeants français et allemand, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et la patronne du FMI, Christine Lagarde.

"On savait que Tsipras ne pouvait pas dire oui"

Dans le plan des créanciers, "il y a des points que personne ne peut considérer comme une base de discussion, a finalement jugé Alexis Tsipras. Des propositions comme couper dans les retraites les plus basses ou augmenter la TVA sur l'électricité ne peuvent être des bases de discussion."

"On savait que Tsipras ne pouvait pas dire oui au paquet tel quel", a tenté de relativiser une source proche des négociations. Les coupes dans les retraites et la TVA "sont les deux points les plus difficiles", a-t-elle reconnu. Le dirigeant grec de gauche radicale s'était en effet engagé à adoucir l'austérité et aura besoin d'une majorité parlementaire pour faire passer les réformes conditionnant le versement de l'aide.

Deux semaines avant l'expiration des aides

L'ensemble des parties le sait : personne n'a le temps d'attendre. Pour qu'un accord soit sur pied avant l'expiration du deuxième plan d'aide à la Grèce au 30 juin, le feu vert des créanciers et des 19 pays de la zone euro doit intervenir au plus tard lors de l'Eurogroupe du 18 juin. Dans ce contexte, les discussions vont reprendre dans les jours qui viennent, probablement avant le week-end, selon plusieurs sources européennes. Une réunion de l'Euro Working Group, l'instance qui prépare les séances de l'Eurogroupe, est déjà prévue aujourd'hui pour faire le point.

Vendredi, Athènes doit rembourser une tranche de prêts de 300 millions d'euros au FMI, une fraction des 1,6 milliard d'euros que la banque nationale de Grèce doit verser en quatre fois d'ici au 19 juin. Un paiement qui devrait être honoré, a laissé entendre Alexis Tsipras. "Ne vous inquiétez pas", a-t-il lancé à la presse, à Bruxelles.

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