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Un accord Turquie-UE sur les flux migratoire et relancer l'adhésion d'Ankara à l'Union

Les dirigeants de l'Union Européenne ont rencontré dimanche à Bruxelles le premier ministre turc pour tenter de freiner le flux migratoire en pleine crise des réfugiés. L'accord trouvé propose aussi d'accélérer les discussions d'adhésion de la Turquie à la Communauté européenne.
Article rédigé par franceinfo
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  (Des réfugiés Syriens espérant franchir la frontière Turque. © Maxppp)

L'objectif des dirigeants des 28 états membres de l'Union Européenne est de limiter l’afflux massif et ininterrompu de migrants en provenance de la frontière turque : depuis janvier, 700.000 réfugiés sont entrés dans l'UE via les îles grecques aprés être passés par la Turquie. Le dossier sera de nouveau au cœur d’une réunion entre les chefs d'Etat de l’Union Européenne et le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, qui se retrouvent cet après-midi à 15 heures à Bruxelles pour un sommet auquel participera le président François Hollande.

De nombreux points d'achoppement dans un contexte sensible

La Commission européenne a déjà proposé début octobre un plan d'action pour améliorer l'accès à l'éducation et au travail des plus de deux millions de réfugiés syriens actuellement présents en Turquie. Mais le gouvernement turc veut obtenir des concessions supplémentaires de l'Europe en échange de sa collaboration sur la gestion de la crise migratoire. Alors que Bruxelles promet 500 millions d'euros pour un meilleur contrôle frontalier et une intensification des patrouilles turques en Méditerranée, Ankara joue la surenchère en réclamant une aide de trois milliards d'euros et le redémarrage des pourpalers d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Sur le principe l'UE n'est pas contre, mais plusieurs états membres souhaitent conditionner le versement de cette somme à une obligation de résultats, c'est à dire une diminution de l'arrivée de migrants venus de Turquie. 

Le dialogue s'annonce donc délicat avec le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan qui se durcit, tant dans le domaine des droits de l'homme que sur le terrain des libertés d'expression. A cela s'ajoute un contexte international trés tendu entre la Russie et la Turquie, depuis qu'un avion de chasse russe a été abattu par l'armée turque à la frontière syrienne fin novembre. La Russie vient d'ailleurs d'annoncer d'importantes sanctions économiques et commerciales contre la Turquie.

Autant dire que les négociateurs vont devoir faire preuve de beaucoup de diplomatie dimanche aprés-midi à Bruxelles pour obtenir un accord entre l'Union Européenne et la Turquie sur la crise migratoire.

Sommet UE Turquie sur la crise migratoire: un dialogue qui s'annonce délicat. Les explications d'Yves Izard.

 

   

 

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