Pollution : on respire bien au nord, mal au sud
Cluj-Napoca apparaît en tête du classement avec zéro dépassement. Cette ville du nord-ouest de la Roumanie, située au cœur de la Transylvanie, est la 3e ville du pays en nombre d’habitants et jouit d’un environnement vert et boisé. Cluj est suivie de près par la capitale de l’Ecosse, Edimbourg.
Le Royaume-Uni fait d’ailleurs office de bon élève, avec six villes figurant parmi les dix premières du classement : quatre villes d’Angleterre, Coventry (3e), Manchester (5e), Leicester (7e) et Liverpool (8e), ainsi que deux capitales régionales, Edimbourg (2e) et Cardiff (4e). Loin des clichés de l’épais nuage de fumée qui sort d'une cheminée industrielle, le Royaume-Uni profite, en fait, de vents réguliers et d’une circulation routière modérée. Seule Londres, la capitale, fait office de vilain petit canard et arrive en 86e position du classement européen.
Côté français, le constat est mitigé. La première ville, Toulouse, n’arrive qu’à la 47e position. Toutes les autres villes françaises se situent dans la deuxième partie du classement. Lyon est 55e. Quant à Nice (70e), Paris (84e) et Marseille (94e), elles sont assez mal classées. Le trafic et la densité de population seraient les principales causes des pics de pollution dans ces trois villes. L’utilisation importante de voitures à moteur diesel, qui rejettent beaucoup plus de particules fines que les traditionnels moteurs à essence, explique également ces mauvais résultats.
En Italie, rien de très réjouissant non plus. Les sept plus grandes villes italiennes figurent parmi les trente dernières du classement : Florence (74e), Palerme (80e), Naples (83e), Bologne (85e), Rome (89e), Turin (91e) et Milan (96e).
Des résultats à relativiser
Pour réaliser cette étude, Respire a utilisé la base de données publique européenne Airbase. D'un point de vue méthodologique, l’association s’est attachée à comptabiliser le nombre de dépassements des seuils réglementaires et non la moyenne annuelle de concentration des polluants. Il s’agit donc de s’attarder sur l’addition du nombre de dépassements des seuils réglementaires de trois polluants : les particules fines d’un diamètre inférieur à 10 micron (PM10), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3).
Mais attention, le classement se base sur les capteurs installés par les 100 plus grandes villes européennes. Aussi, les résultats sont fortement liés aux lieux où les capteurs ont été placés, à leur nombre et s’ils relèvent ou non les particules fines. Un classement à prendre avec des pincettes donc, puisque dans une ville comme Cluj-Napoca, première du classement, on ne trouve que deux capteurs quand une ville comme Berlin, capitale de l’Allemagne, en compte quarante-huit.
Selon la réglementation européenne, les villes qui dépassent 35 jours de pollution annuels sont soumises à des amendes, pouvant atteindre jusqu’à plusieurs millions d’euros. Finalement, la conclusion revient à l’association qui juge que «l’Europe n’a pas fait de la qualité de l’air et de la santé des citoyens un de ses objectifs premiers».
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