Immigration : "La fin de l'hospitalité" par Fabienne Brugère
La philosophe Fabienne Brugère s'interroge sur l'accueil des migrants dans nos sociétés. À travers son prisme d'intellectuelle, elle dépeint un monde en manque d'hospitalité.
"Nous ne pouvons pas laisser mourir des individus, nous ne pouvons pas accueillir des personnes dans la détresse, sinon que devenons-nous ? Nous devenons des humains déshumanisés." Les mots de la philosophe Fabienne Brugère dénoncent un monde replié sur lui-même. Dans son ouvrage La fin de l'hospitalité, elle dépeint un climat anxiogène dans lequel "on ne sait plus bien ce qu'est la nation". Cette dernière se construit alors "à partir d'ennemis". En filigrane, c'est de l'immigration qu'il est question.
Des démocraties en danger
Mais l'immigration n'a pas toujours été perçue comme un danger. La philosophe relève l'exemple français des "boat-people", arrivés du Vietnam et du Cambodge en 1979. Si l'intégration de ces migrants fut un succès, c'est selon Fabienne Brugère, grâce à une forme d'"hospitalité politique". Aujourd'hui, la tendance est au "repli sur soi" et à "la fermeture" ; une manière "d'exciter les peurs". Enfin, la philosophe rappelle les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent la France, avant d'indiquer que "les démocraties sont en danger si elles ne respectent pas le principe de pluralité."
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