L'Union européenne s'est félicitée de "progrès" vendredi dans ses efforts visant à endiguer l'afflux de migrants à sa frontière avec le Belarus, évoquant notamment des restrictions de vol et des propositions de rapatriement. Mais sur place, certains élus s’impatientent. Konrad Sikora est de ceux-là : dans sa mairie de Michalowo, à quelques kilomètres de la Biélorussie, il parle avec inquiétude des soldats partout et de la vie de sa petite communauté de 3 000 âmes, bouleversée par la crise des migrants. Il organise l’aide humanitaire, mais redoute une escalade. Et s’il pointe la Biélorussie et sa guerre hybride contre la Pologne, c’est à la communauté internationale qu’il en veut de laisser pourrir la situation : "J'aurais voulu que l’Union européenne s’implique davantage. Cette crise dure depuis l’été et l’Union européenne ne fait que commencer à parler, elle a quelques mois de retard.""Être assis et parler, ce n'est pas agir !"Konrad Sikora, maire de Michalowoà franceinfoPremière avancée : la Turquie interdira aux ressortissants irakiens, syriens et yéménites d’embarquer pour Minsk. L’Europe se félicite d’un progrès. Mais vu de Michalowo, il est tout petit. Plusieurs milliers de migrants sont là, à quelques kilomètres, dans le froid. Secouant la tête comme pour sortir d’un cauchemar, Konrad Sikora soupire : "Je voudrais juste retrouver une vie normale." Le reportage de Marie-Pierre Vérot et Alexandre Abergel en Pologne écouter