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Une semaine après "l'Aquarius", "l'histoire est en train de se répéter" pour 230 migrants bloqués en mer Méditerranée

Sophie Rahal, porte-parole de SOS Méditerranée, estime que le ministre de l'Intérieur italien "applique sa promesse qui était que plus aucune ONG humanitaire ne débarque de rescapés en Italie" avec le blocage en mer Méditerranée, samedi, du navire humanitaire allemand "Lifeline" et de ses 230 migrants.

Article rédigé par franceinfo
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Des migrants secourus en Méditerranée sur le navire humanitaire allemand "Lifeline", le 22 juin 2018. (HERMINE POSCHMANN / MISSION LIFELINE)

Après l'odyssée de l'Aquarius et de ses 629 migrants, "l'histoire est en train de se répéter" pour le Lifeline et ses 230 migrants. Pour la porte-parole de SOS Méditerranée, samedi 23 juin sur franceinfo, "le ministre de l'Intérieur italien fait ce qu'il a promis de faire, c'est-à-dire entraver le travail des ONG humanitaires en Méditerranée", explique Sophie Rahal.

Nous agissons toujours sous les instructions du Maritime Rescue Co-ordination Centres [Centre de coordination et de sauvetage] qui est basé à Rome.

Sophie Rahal

à franceinfo

Bloqué au large de Malte, en pleine mer Méditerranée, le navire humanitaire appartement à une organisation allemande est menacé de mise sous séquestre par l'Italie. Il attend, samedi, une solution diplomatique et un approvisionnement pour les 230 migrants à son bord, alors qu'un protocole bien établi existe dans ce genre de situation. Le Centre de coordination et de sauvetage "donne les instructions et dit où se trouvent les bateaux en détresse. Il coordonne les opérations de sauvetage et est ensuite en charge de désigner un port sûr, où nous pouvons débarquer les rescapés", décrypte Sophie Rahal.

Une procédure respectée par tous

À la veille d'un mini-sommet européen consacré à la crise migratoire, la porte-parole de l'ONG rapporte que "SOS Méditerranée suit scrupuleusement les instructions du MRCC" et pense "que tout autre ONG fait la même chose parce que c'est la procédure. C'est tout à fait réglementé", poursuit Sophie Rahal. "Là où il y a un problème, c'est que c'est normalement à cet organisme de nous assigner un port sûr. Il ne l'a pas fait pour le cas de 'l'Aquarius', il y a deux semaines, et c'est visiblement ce qui est en train de se passer à nouveau. Il faudrait encore savoir si c'est bien le MRCC italien qui a bien coordonné ce sauvetage", détaille-t-elle.

Sophie Rahal revient ensuite sur les propos du ministre de l'Intérieur italien et ses accusations "selon lesquelles les ONG procéderaient n'importe comment et pénètreraient les eaux libyennes, j'ai envie de dire qu'il y a une mauvaise foi". Pour la porte-parole, "Matteo Salvini applique sa promesse qui était que plus aucune ONG humanitaire ne débarque de rescapés en Italie. Visiblement tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins", conclut-elle.

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