Cet article date de plus d'un an.

Témoignage Guerre en Ukraine : après la mort d'Arman Soldin, l'émotion d'un journaliste qui se souvient de "quelqu'un de généreux"

Le journaliste Arman Soldin est mort mardi dans le Donbass, alors qu'il tournait un reportage. Sa disparition a bouleversé ses confrères sur place, comme Caleb Larson, qui a le même âge et avait travaillé avec lui.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le journaliste français Arman Soldin, en Ukraine, en novembre 2022. (BULENT KILIC / AFP)

"J'ai tout de suite pleuré, ça m'a beaucoup touché". Mardi 9 mai, peu après 18 heures, quand il a appris la mort du journaliste français Arman Soldin, lors d'une attaque de roquettes près de Bakhmout, Caleb Larson a été submergé par l'émotion. Les deux hommes avaient le même âge. Arman Soldin, 32 ans, est devenu le troisième journaliste français mort en Ukraine et travaillait pour l'Agence France Presse (AFP). Caleb Larson, lui, travaille pour l'agence de presse Associated Press (AP), et pourtant sur le terrain, il n'y avait pas de concurrence.  

>> Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la mort d'Arman Soldin, un journaliste français tué près de Bakhmout

"Dans le journalisme comme dans d'autres boulots, tu fais la connaissance de gens avec qui ça fonctionne bien. Arman était un de ces gars très positifs, souligne Caleb Larson, encore très ému par la disparition de son confrère. C'est une mauvaise comparaison mais, quand tu vas à une fête ou dans un bar, c'est comme quand si tu rencontrais quelqu'un de généreux et qui prend le temps. C'était un gars comme ça."

Ne pas s'arrêter de s'informer

Caleb et Arman appartenaient à la même bande de journalistes : des trentenaires, de toutes les nationalités, qui échangeaient des infos sur un groupe WhatsApp. Mardi soir, ils ont laissé tomber le travail, pour parler ensemble de leur ami. "On discutait et puis on s'est demandé ce que l'on devait faire, ce qu'Arman aurait fait. Un de mes copains a dit : 'je ne me sens pas bien alors j'ouvre une bouteille de vin et je bois un verre à la santé d'Arman'. Et c'est exactement ce qu''il aurait voulu."

"J'aurais aimé connaître Arman Soldin un peu plus longtemps. Malheureusement, ce n'est pas possible".

Caleb Larson, journaliste indépendant en Ukraine

à franceinfo

Partager un verre, et ne pas s'arrêter d'informer car pour Caleb, la mort d'Arman ne change pas grand-chose au quotidien. Il retournera comme les autres sur le terrain pour continuer, malgré les risques, à raconter la guerre.

Après la mort du journaliste français Arman Soldin, un confrère se souvient de "quelqu'un de généreux"- le reportage de Thibault Lefèvre

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.