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Reportage Guerre en Ukraine : en Roumanie, un refuge accueille des enfants ukrainiens privés de leurs parents

Ce centre soutenu par les autorités locales et l’Unicef, à Iaşi, à l'Est de la Roumanie, est devenu un refuge pour une quarataine d'Ukrainiens évacués de Dnipro.
Article rédigé par Benjamin Illy - Hélène Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lors d'un atelier poterie au centre d'accueil pour jeunes ukrainiens isolés de Bucium, en Roumanie, le 18 février 2023. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

À l'entrée du centre Bucium de Iaşi, en Roumanie, impossible de le rater, il y a ce tableau aux couleurs du drapeau ukrainien avec les photos des enfants réfugiés. "Le plus jeune a un an et demi, et le plus vieux a 17 ans, indique Andreea Corodescu, directrice roumaine du centre. Ils sont arrivés le 18 mars 2022." En tout, 43 enfants – et une poignée d’éducateurs – ont été évacués en urgence d’une institution de Dnipro pour fuir la guerre en Ukraine et ont été accueillis à bras ouverts en Roumanie.

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Parmi les quelque 108 000 Ukrainiens réfugiés en Roumanie depuis l’invasion russe du 24 février 2022, il y a ce groupe d’enfants accueillis dans ce centre soutenu par les autorités locales et l’Unicef. Il est devenu un refuge roumain pour ces enfants ukrainiens, privés de parents pour diverses raisons.

Andreea Corodescu, directrice du centre d'accueil pour jeunes ukrainiens isolés de Bucium, en Roumanie, le 18 février 2023. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Ces enfants ont fait de ce centre leur nouvelle maison. Les murs sont d’ailleurs recouverts de leurs dessins. Certains vont à l’école pour suivre des cours en ligne dans leur langue natale. Au fil des mois, ils ont trouvé leurs repères. "Maintenant ils vont mieux, explique la directrice Andreea Corodescu, mais un psychologue travaille tous les jours avec eux. Ils ont gardé le traumatisme de la guerre, mais aussi ceux liés à leurs familles. La plupart sont orphelins ou alors leurs parents sont en prison en Ukraine. Certains ont subi différents types d’abus, des parents alcooliques, et la guerre est venue s’ajouter à tout ça."

"On avait tous peur avec la guerre"

Juste en face du centre, il y a un bâtiment en ruine qui est recouvert de grandes bâches colorées avec des animaux représentés : une girafe, un lion, etc. L’un des représentants de l’Unicef qui nous accompagne précise qu’il fallait épargner aux enfants toute image de destruction et tout ce qui peut évoquer la guerre dans leur pays.

L'Unicef apporte son soutien au quotidien au centre d'accueil pour jeunes ukrainiens isolés de Bucium, en Roumanie, le 18 février 2023. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Ivan est âgé de 14 ans. Son père est décédé et sa mère est alcoolique. Les deux jours de voyage précipité vers la Roumanie avec quelques affaires glissées dans le sac à dos sont gravés dans sa mémoire. "Avec la guerre, on avait tous peur, raconte le jeune ukrainien. On devait se réfugier au sous-sol, dès qu’il y avait des sirènes d’alerte." Et puis, Ivan a pris un train, plusieurs bus, heureux de fuir la guerre et de retrouver un sentiment de sécurité, même s’il se souvient qu’il n’arrivait pas à dormir dans le train "à cause des sièges inconfortables". Il aimerait maintenant que sa mère puisse lui "rendre visite et que la guerre se termine".

Si vous leur posez la question de rester en Roumanie ou de retrouver l’Ukraine le plus vite possible, tous les enfants de Bucium vous le diront : "J'aime la Roumanie, mais je préfère l'Ukraine !" Des enfants sans leurs parents, et privés de leur pays. Une situation extrême et marginale, rappelle l’Unicef qui avance le chiffre de 388 jeunes ukrainiens isolés enregistrés dans le système de protection roumain.

A Bucium, en Roumanie, un refuge accueille des enfants ukrainiens privés de leurs parents - le reportage de Benjamin Illy et Hélène Langlois

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