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"Les Russes peuvent bombarder toute la journée" : à Nikopol, les Ukrainiens vivent depuis des mois au rythme des alertes antiaériennes

Les bombardements russes s'intensifient en Ukraine, notamment sur la capitale Kiev. Les habitants d'autres villes, comme Nikopol près de Zaporijjia, subissent la menace des drones et des missiles russes depuis deux mois. 

Article rédigé par Thibault Lefèvre - Arthur Gerbault
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un immeuble endommagé par un bombardement à Nikopol.  (AFP)

Dans les rues de Nikopol, la première alerte de la journée retentit. Une dizaine de femmes descendent dans le plus grand abri du quartier aménagé sous une école. Elles sont pour la plupart, professeurs ou employées de l’établissement. C'est le cas de Ludmila qui raconte que "quand il y a une alerte, il faut prendre tes affaires et descendre dans l'abri". "Ils peuvent bombarder toute la journée", dit-elle, alors que Nikopol, ville séparée de la centrale nucléaire de Zaporijjia par le fleuve Dniepr, est sous la menace des bombardements depuis plus de deux mois. 

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Ces derniers jours, l'Ukraine est visée par des attaques de drones qui touchent notamment la capitale Kiev. Moscou met la pression par le ciel et se focalise aussi sur des installations énergétiques. À Nikopol, on connaît bien cette menace. "Tous les jours, à partir de 17 ou 18 heures, des gens viennent ici pour passer la nuit et certains restent même tout le week-end", ajoute Ludmila, qui estime que "200 personnes environ se rassemblent là", chaque soir. 

"Ils n’ont pas le choix, les maisons sont visées. Il y a des retraités, des handicapés, des jeunes et des familles avec leurs enfants."

Ludmila

à franceinfo

Des menaces quotidiennes qui ne démotivent pas Ludmila : "On n’arrive pas à dormir, il y a des explosions et ça fait très peur. Mais nous les femmes, on travaille, on s’active. Jamais on ne se mettra à genoux. Jamais !" L'alerte a duré 45 minutes cette fois. Mais le week-end dernier, Ludmila est restée pendant presque 24 heures sous terre pour échapper aux obus. Avec elle se trouvait Oksana, la directrice de l'école, qui avance : "Ce sont des crimes de guerre commis par la Russie."

Les écoles touchées

"Là, vous voyez un cratère, c’est un tir d’obus." Dans la cour de récréation de l'école, Oksana montre un mur criblé d’éclats d'obus et un large trou au sol. "Ça s’est passé samedi dans la matinée entre 7 et 8 heures du matin, quand les bombardements ont commencé", raconte-t-elle. "Il y avait beaucoup de monde dans l’abri. Un des obus est tombé dans l’enceinte de l’école, vous voyez les dégâts", précise la directrice, ajoutant que "c'est la quatrième fois que ça arrive ici."

Depuis mi-août, les tirs d’artillerie partent des positions russes, situés à quatre kilomètres à vol d’oiseau. Juste devant les six réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Face à cette situation difficile, 80% de la population de Nikopol est partie. Cette ville déplore une dizaine de morts depuis le début du conflit.

Guerre en Ukraine : "Ils peuvent bombarder toute la journée", racontent des habitants de Nikopol, pilonnée par les Russes - le reportage de Thibault Lefèvre et Arthur Gerbault

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